Tardigrade en roue libre

En cette ultime journée de mon road-trip celtique, c'est le son de la pluie sur le salon de jardin qui m'a réveillé. Le ciel est plombé, les averses sont viriles, mon petit tour d'adieu sur le canal plutôt compromis... Je prends donc la route après quelques cafés bien corsés et trace vers le sud en réfléchissant à un point de chute sur le trajet. Eureka !!! À mi-chemin de mon itinéraire coule le Blavet où j'avais jadis décrochée une perche maousse en revenant des confins armoricains dont les populations se remettaient alors avec difficulté, psychologiquement parlant, de l'inexplicable succès de "la tribu de Dana".

D'ailleurs, entre nous, la Bretagne, ce n'est plus ce que c'était. Autrefois, il était d'usage de manger cru un coeur de touriste à la pleine lune avec les druides mais aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, ils ont évolué, beaucoup sont déconstruits à un tel point qu'ils ne châtient plus le parigot insolent qu'en lui imposant une épilation définitive à la cire d'abeille issue de l'apiculture équitable. O tempora, o mores...

Une fois trouvée une écluse praticable, je m'aperçois que j'ai troqué la pluie du Finistère pour le vent du Morbihan. Bon, je ne vais pas me plaindre vu dans quel état de trempette je suis rentré hier... Gast !!!

Face à la bourrasque, j'enchaîne les perchettes mais c'est laborieux et surtout décourageant. Du coup, je décide de remonter le cours du fleuve opportunément aidé par un message de Patrick me rappelant l'existence d'une écluse en amont. Évidemment, sur le chemin, je me perds mais avec bonheur puisque je retrouve un spot sur lequel j'avais pris des perches il y a fort fort longtemps...

Sous le vent qui ne mollit pas, le salopard, j'ai beau chercher et changer de leurres, je ne vois rien venir. Jusqu'à ce que je vois une chasse discrète dans le courant, j'y lance une AR S maison et hop là !!!

Ah ben voilà, la journée est sauvée. Il est temps de remonter en voiture, histoire de mettre une heure un quart pour accéder à la quatre voies à hauteur de Lorient. À moins de dix kilomètres... Quand les mecs de Bison futé te disent journée noire, faut les croire. De Lorient à Nantes, c'était bouché dans le sens sud nord avec encore plus de bouchon sur les sorties Auray, Vannes, La Baule... Ouf, moi, je traçais vers le sud. Tranquille.