Tardigrade canal dépressif

Je ne sais plus quel grand penseur a dit que les jours se suivent et ne se ressemblent pas ? Sénèque, Kierkegaard ou ma charcutière ? Que sais-je et au fond qu'importe vu que nous ne sommes que de la poussière dans le vent comme le dit la Bible. Ou Kansas ? Enfin bref, une source digne de foi en tout cas. Parti en milieu de matinée, sous un ciel gris renforçant le côté primesautier des paysages de l'Argoat et de son chapelet de maisons abandonnées envahies par la végétation, j'ai eu l'occasion de m'arrêter au bord d'une petite rivière sympathique : j'y décroche une truite au deuxième lancer, ce qui a renforcé mon spleen né des waders foutus me privant de salmonidés bretons.

Pour continuer dans le marasme, j'ai choisi comme points de chute successifs des secteurs peu profonds, envahis de myriophylles, bref pas les plus avenants...

Les touches sont là, le temps impeccable pour la pêche (un peu moins pour mes articulations et l'étanchéité de mes chaussures...) mais je tarde à concrétiser la première prise. Celle-ci viendra grâce à un leurre souple qui connaissait un immense succès à la Capitale, il n'est que justice d'en faire profiter ces perches rurales mal dégrossies car, voyez vous, j'ai le coeur à gauche malgré le succès.

Il pleut, il mouille, j'ai les genoux qui craquouillent mais je tiens bon en essayant de renouer avec la réussite de la veille. Sans succès hélas...

Contrairement à hier justement, le curseur de la taille des prises est bloqué sur XS. J'ai beau changer de leurres à tout bout de champ, rien n'y fait, je suis condamné aux perchounettes alors qu'il y a probablement mieux à faire dans le coin, nom d'un Robert Boulin !!!

Mais il y a des jours comme ça, histoire de citer Spinoza. Rien n'y fait, je décroche les 3/4 des touches car les voraces sont riquiquies.

Bref, c'était un jour sans, le mojo était resté à la maison au sec. Dommage car les conditions étaient automnales, soit optimales pour la perche mais j'ai probablement failli sur le choix des spots. "Poil à Pol Pot" comme dirait Fabien Roussel.