jeudi 23 mars 2023

Une ouverture pluvieuse (deuxième partie)

Pourtant, alors que tout se liguait contre nous, pauvres pêcheurs, nous n'avons jamais connu le doute. Avec une obstination résolue, c'est en crapahutant au hasard de tous les ruisseaux, rus et autres vagues fossés humides du comté que nous avons forcé le destin qui nous vouait prématurément à la bredouille format King Size.

Il y a du leurre qui est parti batifoler dans les courants soutenus en prenant tous les risques. Les trompe-la-mort frôleurs de souches immergées, les kamikazes du radier sournois, les risque-tout du HLM à castors n'ont pas cherché à se faire oublier au fond de la musette. Grand bien leur en a pris. Surtout ce D Contact "maison" au coloris atypique dos blanc nacré, ventre orangé, qui a su trouver son public.

Escomptant profiter un maximum de mon séjour dans ce pays mythique, j'ai essayé de prendre un maximum de photographies de la nature luxuriante comme cette majestueuse toile de Brrrrrn, une araignée locale pouvant atteindre l'honorable poids de 18 kilogrammes et se nourrissant essentiellement d'oiseaux, de ragondins et d'opposants à la réforme des retraites (d'après mon guide indigène rendu volubile par une infusion matinale de Zizi Coin Coin particulièrement corsée).

 

Vous me connaissez depuis le temps, j'ai aussi tenté de pêcher avec des leurres "vintage". Sans le moindre commencement de début de réussite, hélas. Même le final Countdown de chez Rapala n'a pas daigné me rapporter une truite d'élevage. Il est en dessous de tout depuis un bail, le bougre. Je crois que depuis les perchettes de la Juisne en fin de confinement 2021, il est capot de chez capot.

 

Et que serait le Maillochistan privé de ses passerelles pittoresques pourvoyeuses forcenées de bains forcés à chaque ruée de pêcheurs enfièvrés ? Que de vieilles légendes sont liées à ces ouvrages antiques, branlants, moussus, bref ressemblant à un Edouard Balladur oublié dans le bac à compost.

 

Autre légende, évoquée jadis par un  Christophe Hondelatte tremblant de terreur dans un fameux épisode de "Faites entrer l'Accusé", le Ferrailleur de la Boutonne est enfin de retour sur les berges après son licenciement du groupe Wagner pour brutalité excessive pendant le service. On l'aperçoit ici dans son milieu naturel, à la fraîche, décontracté du... Hmmm... Bref, un peu de bucolique en ces heures sombres, cela ne peut que donner de la positive attitude.

Pour achever ce tour d'horizan du Maillochistan, j'évoquerai rapidement la capacité industrielle de notre ami le fabuleux Ferrailleur de la Boutonne à décimer les truites en série. Les autochtones sont formels, ses scores sont implacables. Seul Erling Haaland aurait peut-être une petite chance de s'aligner et encore en tirant les penalties sinon c'est mort.


Voila, j'espère que cela vous aura donné envie de découvrir le Maillochistan, ce petit pays injustement méconnu sous prétexte qu'on n'y trouve ni plages de rêve, ni domaine skiable, ni influenceuses siliconées nymphomanes en string. Mais pour les aventuriers de l'impossible, pour les quêteurs d'absolu et tout ceux ayant des fonctions hépatiques suffisamment fonctionnelles pour supporter leur tord-boyau, franchement, le Maillochistan, c'est un rendez-vous incontournable que je ne saurais trop vous recommander. 




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