Un grand jour est advenu. Pour la première fois depuis 4 années, je suis remonté sur mon float-tube. Exceptionnel. Grandiose. Magnifique. Hélas, les irrigants ne m'ont pas attendu et le parcours où j'avais l'intention de jouer les palmipèdes hiératiques skippant sans effort apparent s'est avéré si peu profond que j'ai dû en parcourir la majorité en trainant le float derrière moi. La classe. Indubitablement. L'eau y était de surcroît d'une clarté remarquable, poussant tous les poissons à fuir à toutes nageoires à mon approche. Youpi. Heureusement, un chevesne coopératif m'a sauvé de la bredouille en croquant imprudemment une Mepps Minnow numéro 1 vintage sortie de la réserve du chef !!!
Progressant de l'aval vers l'amont afin de rejoindre un seuil de moulin privé inaccessible depuis les berges sauf à vouloir jouer du coupe-boulons en série, voire du full-contact canin avec quelques chiens de garde sanguinaires, je ne vois rien bouger à part des chevesnes microscopiques mêlés à des goujons épars. Arrivé au seuil, ça sent le gros chevesne à plein nez. Un petit bouillon s'étale au bas du seuil large d'une bonne trentaine de mètres... Dans la folie de l'instant, j'accroche mon Cubix Kosadaka au bout de la ligne, lance au ras du seuil, mouline et là, paf... C'est le drame... Un brochet d'une taille conséquente le chope et casse en quelques secondes. Merdasse. C'était pas prévu qu'un ésocidé aussi balaize se prélasse dans si peu de flotte. Abasourdi, je rebrousse chemin en croisant une jolie fario égarée au milieu des cyprinidés d'eau vive. En lançant sous les frondaisons, je finis tout de même laborieusement par reprendre un poisson sur un de ces poissons-nageurs silencieux polonais imitant un goujon que le monde entier m'envie...
Bref, c'est pas brillant. Je suis mort de fatigue, dégoulinant de sueur, ma palme gauche de 12 ans d'âge montre des signes de faiblesse au niveau de l'attache. Après un retour homérique, accroché par les sargasses tous les deux mètres, sans la moindre touchette, je sors de l'eau complètement rincé. Il est déjà 17 heures passées. Bien. Je décide de me faire un dernier coin mais là, les éléments vont se liguer contre ma frêle personne : un seuil où le propriétaire m'avait laissé pêcher il y a quelques semaines est désormais interdit aux pêcheurs. Le propriétaire en a marre de retrouver des détritus sur son terrain et de se lever en trouvant 10 blaireaux à hauteur de ses fenêtres le matin. Ce qui peut se comprendre. Encore une fois, l'attitude déplorable d'une minorité nuit à l'ensemble d'une communauté. Du coup, je rebrousse chemin et me retrouve obligé de pêcher du bord un parcours semi-urbain quasiment à sec. Génial. Pourtant sur ce coin peu emballant, je sauve un peu la mise grâce à mon dernier Chubby Pencil 55 aliexpress !!!
Un bon gros chevesne périurbain au leurre de surface, voila qui rattrape un peu les pantalonnades semi-aquatiques de l'après-midi. Un peu plus loin, je prendrais une petite perche à la cuillère Nymphe numéro 1 avant de me décider à rentrer. Finalement, cette journée aura été riche d'enseignement, à défaut de poissons. En même temps, il serait d'une insigne mauvaise foi que de se plaindre de ne pas prendre grand chose quand on part à la pêche l'après-midi au mois d'août...
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