mardi 5 janvier 2021

Vers la fermeture dans la froidure, c'est dur

Le mois de janvier a toujours été pour moi le mois le plus déprimant de la saison de pêche. Pourtant, c'est souvent le moment où le courage, la volonté, la faculté de prendre à la légère le fait d'avoir les orteils bleus sous les chaussettes en laine, permettent de prendre enfin un poisson digne de ce nom. Mais que voulez vous, c'est aussi le mois où le compte à rebours est lancé. Le mois durant lequel on ne peut se permettre de baguenauder à la légère en papillonnant de spots en spots. En janvier, il faut s'accrocher et surtout bien connaître son terroir. Ce qui prend bien des années malheureusement...


En ce morne moment, sous un ciel gris déprimant, je dois m'avouer un tantinet perdu. Je n'ai avec moi qu'une canne light m'interdisant de défier la Seine (d'autant plus que l'éventualité de grimper dans un cluster sur rails afin de monter pêcher dans Paris intra-muros ne me remplit pas, je ne sais pourquoi, d'une ineffable allégresse) et les autres bassins versants sont encore à priori bien boueux des pluies de fin décembre. En attendant d'hypothétiques gelées qui éclairciraient l'eau de l'Eure ou de l'Yvette, je reste terré à domicile sans consacrer mon temps libre à la traque hivernale du chevesne grassouillet.

90 centimes. Le prix scandaleux de ce crankbait aliexpress
silencieux imitant le Poltergeist de chez Halco et auquel j'ai ajouté
des yeux phosphorescents du plus bel effet. What else ?


Par ailleurs, il faudrait vraiment être ministre de la Santé pour s'imaginer qu'on pourra faire l'économie d'un troisième confinement (et un vrai cette fois si c'est possible ?). Je dois retourner au turbin, à l'issue de plus de 4 mois d'arrêt tout de même, mi-janvier et plus ça va, plus je le sens bien le retour du gnouf. Je ne sais pas pour vous mais personnellement, j'ai du mal, mais alors vraiment, à imaginer que le variant britannique ne va pas s'inviter joyeusement dans le débat en s'ajoutant à la pantalonnade criminelle des fêtes de famille autorisées à 6 adultes à table... Les USA battent tous les records de décès grâce à l'effet Thanksgiving. Quelles seraient les raisons objectives que notre république bananière passe à travers les gouttes ? 

Alta, Celta, Veltic et Olympic, un quatuor gagnant venu du Passé.

Ainsi, benoîtement, je reste au chaud en attendant une éventuelle fenêtre de tir tout en redoutant l'imposition immanente d'un confinement appelé à durer, tant il est évident pour quiconque possède un tant soit peu d'esprit logique que plus on attend sa mise en place, plus il devra s'installer dans la durée. J'ai vu dimanche après-midi des dizaines de randonneurs d'âge mûr sans masques, en grappes, en train de postillonner dans les chemins creux. J'ai vu des dizaines de jeunes agglutinés sans masques devant une baraque foraine à se partager de la barbapapa. Bref, j'ai vu cette population aux capacités cérébrales digne d'un poisson rouge limité du cognitif nous préparer ingénument la troisième vague qui va nous tenir à domicile jusqu'au printemps.


J'espère me tromper lourdement mais quand je vois que la réponse gouvernementale inflexible, cohérente, bref parfaite à cette troisième vague reste l'ouverture des magasins le dimanche, j'ai franchement du mal à faire preuve d'un optimisme à toute épreuve. 





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