jeudi 14 janvier 2021

L'homme sage est celui qui connaît ses limites

Albert Einstein, un type certes beaucoup moins connu que son fils Frank mais pas une grosse andouille cependant, nous a suggéré jadis que l'information en elle-même n'était pas la connaissance. Pour lui, la seule source de connaissance était l'expérience. En somme, seule l'expérience serait à même de nous faire acquérir la sagesse. Nul ne peut décemment contredire la profondeur de ce message. A part bien sûr Donald J. Trump mais là, sans twitter, il est un peu mal, Pépère... Jusqu'à ce qu'il soit embauché comme chroniqueur à Sud Radio ou sur Cnews au moins.

Moi qui arpente depuis plus de quatre décennies les berges boueuses d'arroyos anonymes dans une sempiternelle quête frustrante d'un ou deux poissons à exhiber à mon entourage catastrophé par cette manie de demeuré, mes mensonges incessants et l'état du parquet après mon retour triomphal, je vous le dis, Albert avait raison. La seule manière de comprendre quelque chose, c'est d'y faire face y compris dans ses conséquences désagréables. Pour la pêche, c'est simple. Nous ne sommes jamais à l'abri de la bredouille, de la perte de matériel suite à la méchanceté sournoise d'embâcles sadiques ou d'expériences psychosociales extrêmes allant jusqu'à l'interaction sociale prolongée avec des compétiteurs s'aimant beaucoup, des apprentis-sponsorisés aux ratiches rayant tellement la pelouse du Country Club qu'on dirait un champ fraîchement labouré ou même, en allant jusqu'à la touche France d'en bas, des adeptes de la vivisection en série de gardons arrachés contre une somme démesurée à la quiétude du bac à vif du Décathlon local.

Une manière originale de se passer d'une épuisette.

Toutes ces épreuves, sachez le, nous forgent un caractère, nous dressent face à l'adversité, bref nous font accéder à ce Graal ultime : la sagesse du pêcheur à la ligne. Mais vu que nous sommes faibles finalement, nous ne pouvons nous empêcher d'acheter régulièrement des revues de pêche dont nous lisons les articles dits "de fond" en un quart d'heure et dans lesquels nous n'apprenons généralement rien. Si l'on excepte le fait troublant que les cannes à acheter coûtent 450 euros, les moulinets 300, la bobine de tresse 50, les 20 mètres de fluoro 40 et le moindre leurre à la con 30... En clair, pour choper la dernière perchette du trou à pisse le plus proche de votre gourbi, il faudrait vous trimballer un SMIC de matos ou pas loin. Sinon le département d'état à la Réussite de Vie nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Cela va de soi.



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