jeudi 3 décembre 2020

Le déconfinement cacochyme : jour de pluie, jour d'ennui

En ce jeudi aux teintes grises aussi affriolantes qu'un congrès de thanatopracteurs luthériens égarés à Vierzon, j'avais une fenêtre de tir pour partir l'après-midi à la limite de mon rayon d'action légal taquiner les chevesnes vasouillards d'une rigole obscure sise dans les marches occidentales du Glyphosatistan. Hélas, un petit vent frisquet, mordorant les appendices nasaux, recroquevillant sous sa rude haleine mes petits orteils sensibles tout en me réfrigérant les génitoires à la cosaque, m'a convaincu de part ses qualités qu'il valait mieux pour mes fractures, rhumatismes et autres vertèbres aussi fiables qu'une profession de foi sarkoziste rester au chaud aux côtés d'un félin ronfleur. Bien m'en a pris car à peine ma résolution de fainéantise prise, la pluie s'est mise de la partie. 

Ah le bon vieux temps... Quand ce foutu politiquement correct avec tous ces trucs de gonzesses, de démocrates et de réformés P4 ne castraient pas l'homme des bois actif en toutes saisons !!!

Il faut vous dire que franchement, l'idée de braver les contrôles de gendarmerie, les chauffards alcooliques ruraux et la froidure ambiante pour explorer les berges boueuses d'un filet d'eau perdu au milieu de champs traités aux saloperies Monsanto plutôt dix fois qu'une, je ne sais pas pour vous mais pour moi, petite chose sensible, ça possède le don de doucher mes ambitions halieutiques. Pourtant j'ai envie d'y retourner au bord de l'eau. Ma petite heure de pêchouillage de samedi dernier, contrariée par l'étiage catastrophique et les aménagements rivulaires tenant plus des délires d'un Attila énervé chauffé à la 8°6 que des plans harmonieux d'un Le Nôtre, n'a fait que relancer mon sentiment de frustration. Mais si je dois retourner au bord de l'eau, attention, ce ne sera pas en faisant n'importe quoi.

Question équipement, je me veux au Top du Top. Je ne déconne pas. 

En attendant de pouvoir, sait-on jamais, retourner traîner sur les bords de Seine, je consacre ces quelques heures économisées sur la bronchite à explorer grâce à nos précieux auxiliaires que sont google earth et géoportail la moindre flaque entre ici et Orléans, le ru le plus insignifiant coulant dans une zone plus proche que la Loupe (attention, astuce^^) , bref tout endroit du Centre Val de Loire et d'île de France où la présence d'une ou deux perchettes ne serait pas totalement fortuite. Attention, hein, je ne dis pas que je vais trouver quelque chose d'intéressant. Mais quelque fois, sur un malentendu, on tombe sur le spot-miracle...

Une petite rivière coulant dans un patelin dont le seul titre de gloire consiste à avoir abrité les 
dernières scènes poignantes d'un chef d'oeuvre du cinéma d'auteur : "Le Professionnel".

Et puis comme si le ciel si bas qu'un canal s'est pendu ne suffisait pas, il fallait que le covid19, saloperie de pangolin, nous prive de celui qu'un simple "au revoir" laconique lâché d'un bec de lièvre distrait il y a presque 40 ans avait propulsé au firmament du stand-up. Oui, Valéry, tels des personnages brechtiens aphasiques depuis lors, ne disant ni oui ni non en pleine pandémie, nous sommes à ton image, Père Courage, comme deux Français sur trois, nonagénaire toujours vert capable de claquer à la hussarde une croupe de Fraulein comme durant ta campagne d'Allemagne fraîche et joyeuse de fin avril 1945. Entre ici avec ton terrrrrrrrrible cortège d'avions renifleurs, de plombiers du Canard et de bijoux de dictateur centrafricain sanguinaire voire cannibale à ses heures perdues, Valéry, car nous pouvons enfin sans arrière-pensée politicienne te répondre "au revoir" de même. Poil au phonème. 







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