dimanche 29 novembre 2020

Le déconfinement pratique : Alors, pour ou pour le Black Friday, bande de petits salopards ?

 

Un jeune et pétulant auteur halieutique dans la force de l'âge, habité, zut allons, hanté que dis-je, par cette rage irrépressible de vouloir en toute occasion secouer le cocotier des idées reçues, renverser le pot de fleur moisi des lieux communs compassés et disperser aux quatre vents les semis vénéneux de la résignation morne qui font lever les mauvaises herbes de la connerie ambiante (un véritable Jules Vallès de jardinerie, ce Axel, rangez vite les orchidées, il arrive bordel !!!) m'a récemment informé qu'une enseigne discount avait proposé à la vente pour une somme dérisoire des baskets si horribles que vous même, Jean-Bernard, ne les auriez pas mises dans les années 80. Information dénuée d'intérêt en elle-même sauf qu'elle se complétait d'un coup de projecteur ahurissant sur le marché de la spéculation de la basket. Oui, rigolez pas. Les baskets L*dl vendues une douzaine d'euros ont, de par leur rareté, leur laideur ou un autre paramètre échappant lui aussi à toute logique basée sur de vieux restes de philosophie aristotélicienne, atteint les 1255 euros la paire aux enchères sur un célèbre site en ligne. S'il subsistait encore un doute sur la pertinence de la survie de l'humanité, il vient d'être levé, je crois...


Bel idéal que spéculer sur des écrase-merdes chromatiquement capables de pousser au suicide un caméléon. Franchement quand on apprend que le "marché spéculatif de la basket" pèse 6 milliards d'euros à l'échelle de la planète bleue, on se dit qu'on est bien con de se lever le matin pour aller vaillamment gratter des clopinettes au service du Grand Capital ou se crever la paillasse pour engraisser l'urssaf. Je surveille désormais le cours des Stan Smith à Wall Street avec attention, me lève la nuit pour vérifier que les Clyde en daim série limitée "Starsky & Hutch" ne décrochent pas à Hong-Kong et en suis quasiment rendu à 12 cachetons de Lexomil par jour quand des salauds dénués de la plus élémentaire touche d'humanité jouent à la hausse sur les Nike Air, provoquant une rumeur de panique à Francfort. 

La Terre est bleue comme une orange mécanique.

En attendant que la bulle financière des croquenots bariolés à grosse semelle nous pète à la gueule en laissant planer dans l'atmosphère un fumet de semelle fermentée dans la moiteur de chaussettes de sportifs, revenons, je vous prie, à des considérations plus décentes. En effet, dans quelques semaines, nos compatriotes communieront dans l'adoration de notre divinité tutélaire, le Veau d'Or et de son incarnation fait homme, le Père Noel. Cela valait bien le coup de jeter aux orties toute justification prophylactique à la prorogation de notre simulacre de détention collective. Hier un kilomètre, misérable aumône octroyée aux besogneux de la promenade canino-vespérale, aujourd'hui vingt, demain, qui sait, soyons fous, peut-être cinquante, ce qui nous porterait jusqu'aux portes d'un Ikéa, d'un multiplex Gaumont, voire pour les plus heureux d'entre nous de celles d'un Centre commercial régional pourvu de tout le confort moderne ? Rêvons plus grand, mes frères !!!

Il est des noms qui rugissent dans nos mémoires de petits consommateurs transis...

Oui, laissons nous gagner par l'espoir que bientôt nous pourrons à nouveau gonfler nos poumons souffreteux de l'air conditionné de la liberté retrouvée en nous écrasant par milliers sur les portes fermées d'échoppes assiégées par une foule en furie afin d'enfin retrouver notre dignité d'homme libre en nous battant jusqu'à la mort pour une PS4 à 40% de réduction qui nous permettra de passer le troisième confinement en toute quiétude. Vive la république, vive la France.







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