dimanche 19 mai 2019

Ah la bonne Eure...

Un petit seuil où, en toute logique, quelques gros chevesnes ou perches correctes devraient zoner en attendant de se faire poinçonner la tronche par une Mepps sournoise ou un Rapala trompeur… Mais peine perdue, c'est aussi vide que les réserves d'empathie du virus Ebola...

Bénéficiant d'une demi-journée de liberté, qui plus est motorisée à l'individuelle, j'en ai évidemment profité pour explorer les limites de ce qui risque d'être ces prochains mois mon nouveau domaine de prospection halieutique. Commençant par avoir en sainte horreur une certaine route nationale accidentogène au delà du tolérable, menant vers des contrées trop proches de la capitale et farcie de banlieusards stressés, je me suis lancé à l'aventure sur les petites routes de la vallée de l'Eure.

C'est coquet. Bucolique. L'indigène, taciturne, ne semble pas plus porté à l'intempérance rivulaire qu'ailleurs (il faut dire que ma semaine à Douarnenez m'a fait relativiser quelque peu mon niveau de tolérance^^) si j'en juge aux reliefs de farouches libations nocturnes abandonnés sur l'herbe à côtés des traces indéniables de feux de camp improvisés... Hélas, l'eau est boulée sur la majorité des biefs et quand elle l'est moins, c'est que la rivière ne dépasse pas les 15 centimètres de fond.
Totalement ignorant, et pour cause, des bons coins potentiels, j'en ai été réduit à papillonner entre points de chute hasardeux et repérages foireux sur google maps (le monde est toujours plus beau vu d'en haut…). J'en suis à mes débuts dans le secteur mais je me prévois des nuits blanches, voire des "nervous breakdown" comme on dit maintenant...
Finalement, clin d'œil des clins d'œil, c'est chez la petite-fille d'une des célébrités du Marais poitevin, qui fût l'épouse morganatique du type dont le patronyme baptise le canal historique local, dans une eau du marron-chiasse le plus soutenu, que je viendrais péniblement à vaincre la bredouille grâce à mes petites têtes plombées à palette maison agrémentées d'un Shad de 8cm, ce montage passe-partout qui, hiver comme été, m'a tiré de bien des situations largement compromises… Un décroché, une coupe, deux brochetons...
Au final, rien de bien glorieux mais je suis déjà bienheureux de pouvoir m'en contenter car mon nouvel environnement joint à un emploi du temps chronophage et à la fatigue inhérente à vivre (et surtout conduire !!!) au beau milieu d'un asile de dingues à ciel ouvert, va vite, je le sais, me faire regretter les rives de ma douce Loire, me dissuader d'enquiller à tout bout de champ les kilomètres pour me retrouver devant des cours d'eau quasiment à sec et sans doute, surprenant effet collatéral, me pousser à considérer désormais les plus dipsomanes des chauffards vendéens avec un attendrissement mâtiné de regrets…


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