dimanche 7 avril 2019

La Malédiction du Maillochistan


Mon ouverture truite ayant été contrariée par des obligations impromptues mais requérant tout le sang-froid du gentleman que je me targue d'incarner, il m'aura donc fallu patienter près d'un mois avant de rejoindre les recoins les plus sauvages de la pampa du Maillochistan. Quatre longues semaines s'étant déroulées depuis le top-départ, point n'est besoin de s'appesantir sur le nombre de truites survivantes... Mais qu'à cela ne tienne. On va bien voir ce qu'on va voir, poil au bavoir !!!
A chaque haut-fond de la rivière, on peut trouver les traces de la présence d'un animal mystérieux et féroce : 
le ragondin poilu  

Hélas, dès les premier pas que nous enchaînons au coeur du Maillochistan historique (entre Fontenille et Saint-Martin d'Entraygues comme le savent par coeur les historiens fariologues, géographes halieutiques et livreurs d'apéritifs), un sentiment d'accablement saute sur nos épaules aussi lourdement qu'un dragueur méridional éméché sur une blonde à gros seins. Les niveaux d'eau sont bas, très bas... Nous sommes début avril et la rivière est pratiquement à son étiage de juin...
Seule une modestie quasiment maladive m'empêche en ces pages de révéler la taille respectable des Farios farouchement arrachées à l'onde claire par la grâce de nos Mepps millésimées animées aux petits oignons...
Les trois jours suivants confirmeront au delà de toute équivoque ce sombre diagnostic. Malgré des centaines de lancés dans l'onde claire, des dizaines de changement de leurres et des kilomètres avalés plus frénétiquement que ne pourrait le faire un coureur de fond kenyan poursuivi par la police de Boston, le bilan est famélique...

En quatre jours, j'ai juste décrochée une arc-en-ciel à la cuillère vintage et vaguement eu l'impression de ressentir dans la canne trois tapes timides. Aucun pêcheur croisé, ni au vairon, ni au toc, ni aux leurres, n'aura de son côté pris la moindre truitelle écervelée ni le plus roturier des chevesnes boulimiques... Un désastre. Finalement, c'est au toc en deuxième catégorie que je sauverais la virée en ne finissant pas bredouille. Une anguille me redonnera l'espace d'un fugace instant un semblant de dignité. Il était temps... Mais le plus dramatique reste sans contestation la sécheresse-record qui s'annonce cette année et dont les assassins de l'environnement n'ont visiblement strictement rien à secouer, obnubilés qu'ils sont dans leur course aux subventions agricoles. Poil à l'éthanol.





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