Alors que s'étendent devant nous les plaines désolées du désert halieutique, quand seuls les rustauds assez hardis ou inconscients peuvent encore espérer voir quelques écailles en s'abaissant à récolter du lombric gluant et à braver crue, froidure et berges boueuses pour poinçonner de la brèmasse sans envergure, un troc-pêche constitue une incommensurable source de bien-être confinant au nirvanesque (si le terme est accepté par les héritiers spirituels de feu Maître Capello, cela va sans dire). Déjà, cela me permet de descendre allègrement dans le Marais. Une occasion pour ainsi dire inespérée de réveiller le Shrek qui ne sommeille jamais que d'un oeil en moi...
Encore une trouvaille millésimée : une cuillère artisanale produite jadis en la commune d'Arnage (72).
Malgré les tentatives sournoises de lièvres et perdrix matinaux, nous arrivons à l'heure sur les lieux du drame, une salle immense située non loin d'une conche péri-urbaine à l'hygiène discutable et où, jadis, nous tamponnions allègrement de la perchette en série durant les grands froids...
Un fameux trio destiné à endolorir les maxillaires de bien des aspes ligériens...
A peine ai-je eu le temps de déballer mes ustensiles mis en vente que je suis déjà emporté par le vent périlleux du consumérisme. Un bref coup d'oeil chez les voisins et ô joie ineffable, je réussis l'affaire du siècle en chinant un Boil Trigger 77 Jackall bros pour la somme faramineuse de... 50 centimes.
Sans doute un leurre récupéré dans les branches par un vifeur vivant dans l'ignorance du train de vie somptuaire du leurriste impénitent me dis-je in petto... Mais l'heure n'est point aux tergiversations. Un gisement de Mepps s'offre à mes yeux éblouis... 3 euros les 5, c'est cadeau.
Black is beautiful... De quoi méditer sur un slogan vintage.
J'assume. Je suis un inconditionnel de ces petites ferrailles qui ne m'ont jamais trahi depuis les temps immémoriaux où je les accrochais aux bois morts cachés dans les herbiers des boires de Loire tout en pleurant à chaudes larmes mon argent de poche perdu...
Un Tandem vintage issu de l'artisanat traditionnel du Fillonistan...
Le voyage aura été fécond en petites trouvailles ainsi qu'en cadeaux dispendieux comme cette dizaine de cuillères artisanales sarthoises venues des Sixties pour me sauver, j'en suis certain, de nombre de bredouilles futures !!!^^
De la Mepps, toujours de la Mepps et la Pêche est sauvée !!!^^
Mais au delà de l'accumulation de mignardises destinées à piquer le bec de poissonnets candides et/ou boulimiques de nos rivières nitratées d'importance, l'essentiel du week-end résidait en ce bol d'air salvateur que constitue chacune de mes escapades hélas trop rapides en ces riantes contrées...
Un micro leurre articulé qui devrait rentrer de la perchette aux heures les plus chaudes de l'été ligérien...
D'autant que j'ai pu y croiser moult vieux forbans de l'époque héroïque, celle du Zizi-Coincoin des Frères de la Côte comme celle des Pinseurs Juniors écumant le centre historique de la Cité des Mutuelles en une traque impitoyable de la perchette mutine. Ah, ça, pour sûr, c'était le bon temps, bande de petits sacripants.
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