dimanche 27 janvier 2019

Les ouvertures mythiques, épisode 1

En ce dimanche de fermeture pluvieux, venteux et mettant en péril mes résolutions d'aller contre vent & marée braver bredouille, bronchite et bas du dos en chantier , le tout canne en main, bottes aux pieds et sourire aux lèvres,  je profite de mon petit déjeuner pour reprendre quelques articles publiés il y a maintenant bien des lunes, gringo... En commençant par l'Ouverture de la Truite 2013, un Grand Cru turlututu chapeau pointu...


Rude journée qui nous a vu gratter en spécialistes avertis le moindre filet d'eau laissé libre par la horde des couperosés indigènes toujours fidèles, c'est touchant, au bouchon 15 grammes orange fluorescent, au combo LIDL rafistolé au chatterton et avec comme esche raffinée, la bouchée de vers assez conséquente pour sustenter un silure affamé...

Grâce aux qualités légendaires de fin truffier qui constituent l'apanage olfactif de notre vénéré maître à tous, nous eûmes le privilège rare de découvrir des parcours atypiques où ont pu s'exprimer en toute quiétude nos patterns raffinés de samouraïs bonsaï...

Hélas pour les Ligériens du Bas, formes de vie halieutique des plus primaires, créatures frustres peu habituées à l'eau propre, ce genre de spots n'est pas à la portée de n'importe quel persécuteur de perchettes en bouillon fangeux...Il leur a fallu déployer bien des efforts à ces sinistrés du lunkers pour réussir de justesse à éviter la bredouille...
Pour finir en beauté, sous une averse rafraîchissante prompte à fouetter nos sens et tremper nos chaussettes, nos hôtes, avec ce sens de l'hospitalité si rustique qui fait leur charme, ont cru bon, afin sans aucun doute de ne jamais nous revoir sur leurs terres, de nous traîner de force ( ou de farce ? J'avoue que j'hésite...) sur un plan d'eau fameux...Un marigot putride classé de manière assez ahurissante en première catégorie...Mon Dieu...Ambiance particulièrement décontractée au niveau du tire-bouchon, haute-couture tchétchène pour homme des bois actif plus une densité de museaux vermillons de blaireaux soupçonneux au mètre-carré proche de la perfection. 



Mais cela restera, quoique on puisse en dire, de la roupette de Sansonite à côté du somptueux tableau du sémillant Manu...Grrrrrr...Aigris, nous autres ? Non, non, juste salement jaloux, c'est  tout !!!^^


Que demander de plus ? Quant au dépôt rivulaire massif de poches en plastique dans lesquelles agonisent des truites de bassine sanguinolentes n'ayant pas encore eu droit à un miséricordieux coup de gourdin, il n'apporte qu'une touche finale exempte de toute sensiblerie d'écolo de salon à ce tableau saisissant de la pêche française d'en bas...Une oeuvre que ne renierait pas Hyeronimus Bosch s'il ne nous avait pas prématurément quitté depuis 497 ans...Mais bon, qui sommes nous après tout pour juger du bien fondé des coutumes locales, hein ? Faut bien s'occuper entre deux guerres mondiales quand on habite à la campagne, quoi, merde !!! La zoophilie, ça va 5 minutes...





































De toute manière, le but premier de cette virée au Pays des Soiffards piscivores était de faire éviter la douille à Benoit, pas de recueillir de quoi remplir un mémoire de maîtrise en ethno-oenologie piscicole appliquée^^...Hop...Mission accomplie à la lame vibrante avant qu'on ne se décide à quitter en bon ordre, sans abandonner nos blessés, ce lieu de perdition fangeux, squatté par des meutes de viandus en treillis camouflage...Merci, ça fait du bien de voir parfois qu'il peut exister des endroits (presque) pire que la géhenne ligérienne...





On ne nous y reprendra plus à marcher 2 km dans une gadoue digne des tranchées de la Somme avant de trouver  10 mètres de linéaire libre au milieu de sérieux candidats à la cirrhose précoce...Il faudrait un Dante Alighieri pour chanter cet enfer...Mais on a du réduire le budget, c'est la crise...Laissons donc la parole à un poète local, Pinseur Hugo surnommé le Totor du Balto, honorable PMU du secteur :



Alors qu' au parking titubait pleine de bave

la fine fleur locale de l' étripage en groupe
L'écailleur, impérial, tonna d une voix suave
aux oreilles transies et rouges de sa troupe...



"Quand on vous demandera où vous fîtes l'ouverture,

dans quel ruisseau foireux, dans quel infamant gave,
vous répondrez "Cherveux !!!" d'une voix mâle et pure
et là on vous dira "les gars voila un grave !!!"





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