Retrouvailles ligériennes

Après une brève interruption de 2518 jours, en ce jeudi frisquet, au ciel de plomb, sonnaient les retrouvailles de ceux qu'on qualifiait jadis de Frères Taloche du Rapala ou, quand on cherchait à tout prix la polémique, d'Heckle & Jeckle des réserves de pêche. Mais tout ça, c'est du passé, ils ont payé leur dette à la société et, sans surprise, comme à l'accoutumée, la finalité réhabilitante du séjour pénitentiaire a porté ses fruits. Fidèles à une tradition ligérienne bien affirmée par des décennies de vaches maigres en milieux saccagés, c'est en finesse que les deux compères-plus connus sous l'affectueux sobriquet des Rapetous des bassines-ont entamé les débats depuis les berges du fleuve sauvage. 

Sans frémir, le B (son nom d'artiste sur la féconde scène hip-hop marseillaise) commence fort avec un aspe plus que correct au Chubby Pencil 55. Ça s'annonce plutôt pas mal. Pendant ce temps, son pâle comparse ne prend rien, décroche un aspe et marche même à la Pierre Richard sur un petit silure collé à la bordure. Il faudra attendre que ce bougre d'âne patate une Kastmaster en plein courant pour que lui aussi évite le capot tout en ne passant pas loin d'une gamelle homérique pile-poil à l'arrivée d'un tuyau d'eaux usées odoriférantes.

Nous l'ignorions alors mais nous étions en plein dans la période de frénésie alimentaire du jour. Quelques mètres plus loin, en testant sans trop de conviction la nage d'un shad décathlon customisé après l'avoir trouvé accroché dans des branches, paf, c'est une très belle perche qui mord et que je décroche lamentablement pour ne pas avoir suffisamment assuré le ferrage. Damned. Sur une bordure de courant peu profonde, je tente une approche lointaine à l'aide d'une de mes AR-S "maison" et là, c'est la bonne grosse touche de brutasse !!!

 

S'en suit un combat vigoureux qui s'achèvera heureusement grâce au concours de mon complice prestement accouru à la rescousse avec son épuisette de spécialiste. Merci Benoît, tu m'as sauvé sur le coup, mon épuisette à truite était vraiment trop courte du manche pour le coup. Malgré de rares touchettes et autres suivis timides, nous n'avons rien pris d'autre. Les deux dernières heures de pêche seront plus consacrées à la lutte contre le refroidissement qu'à une traque sérieuse du spécimen tant l'activité avait disparu totalement. Finalement, après examen approfondi, nous ne nous en sommes pas trop mal sortis.

 

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