Dimanche orageux

Le mois de septembre entame sa dernière ligne droite, l'été déjà dans le rétroviseur et pourtant, il est pratiquement impossible de trouver à proximité immédiate de mon antre quelques rivières poussant le coopératif bienveillant jusqu'à posséder encore de l'eau et des poissons vaguement vivants dedans. Ah ça, qui aurait pu prédire ? Par chance, les réseaux sociaux ne sont pas qu'un lieu d'échanges discourtois, de menaces de castration à vif avec un opinel rouillé et autres théories stupides entre débiles consanguins plus ou moins fascistes. On y trouve aussi, parfois, des gars qui parlent en toute sérénité de leurs sessions de pêche actuelles et, ô miracle, cela m'a permis d'apprendre que la densité d'algues diminuait en Loire. Youpi. Bon, après, tout est relatif, évidemment...

J'ai longuement hésité à prendre deux cannes, une L et une MH, pour finir par n'en emmener qu'une seule, ma brave 2-12 aliexpress de 2m34 de long. C'est une journée de reprise, autant y aller doucement. Pas d'aventurisme malvenu, commençons par de l'éprouvé, du confirmé, du bien solide sur ses appuis : une AR-S par exemple ?

Ben ouais et pourquoi pas que je te ferais dire...

Les cinq premières minutes de pêche sont fructueuses puisque j'enchaîne trois poissons sur le même poste avec le même leurre ! Mon triomphalisme peut paraître un poil exagéré mais je n'ai pas oublié que mercredi, atteindre dans la douleur les trois poissons pris, ça m'avait demandé trois heures d'efforts acharnés. 

Aujourd'hui les poissons semblent avoir décidé de se laisser faire. Mais attention au relâchement du pêcheur prématurément confiant. En effet, la suite de la session n'est plus du même acabit. Je n'ai plus que des suivis (et encore, au mieux...) alors que je descends le parcours. Il me faut patienter une bonne demi-heure pour enfin prendre une perche avec...Une AR-S, quelle question !

Après deux suivis d'aspes de fort gabarit, quelques autres de la part de chevesnes rendus tatillons par la luminosité ambiante, je crois qu'il est temps d'admettre qu'un changement de spot s'impose.

Effectivement, choisir de quitter le premier secteur abordé s'avère positif. J'ai de nouveau des touches bien que le coin soit régulièrement pêché (en une heure, j'y ai croisé 4 pêcheurs).

Fait étonnant, j'y prends quelques poissons avec autre chose qu'une AR-S. Cependant, l'eau s'est un peu troublée avec la succession d'averses de ces derniers jours et je regrette de n'avoir pas grand chose de flashy à proposer, cela aurait été intéressant. 

Ce que j'ai en magasin question visible même en eau trouble se résume à une AR-S 2 grammes. Je ne critique pas l'engin, hein, mais force est d'avouer qu'il est loin de sélectionner avec un discernement digne d'éloges la taille des prises. 

Le temps de remonter le secteur sur une centaine de mètres et j'ai déjà assuré le quota de perchettes. Pourquoi alors ne pas essayer d'autres trucs, rien que pour voir ?

Un poisson au leurre de surface !!! On y croyait plus. Hélas, mon enthousiasme baisse encore plus vite que la résolution de nouvelle année de Gérard Larcher concernant sa limitation de consommation de rillauds à moins d'une tonne mensuelle.  J'ai beau essayer de changer de leurres, rien à faire, plus une touche !!!

La seule solution qui s'impose alors est d'une limpidité totale. Retour à l'AR-S...

Et c'est reparti pour une tournée de pin's sur le même secteur. Il me reste encore à ce moment quelques heures de pêche sauf qu'à l'ouest, des nuages commencent à s'amonceler et que le vent arrive. Ouille.

Effectivement, j'ai à peine le temps de remonter à ma voiture que l'orage se déchaîne, signant la fin de chantier pour la journée. Je décide donc piteusement de rentrer. Comme par hasard, dix minutes plus tard, alors que je tourne le dos à la direction des berges de la Loire, le soleil revient. Mais il est trop tard. On verra la prochaine fois s'il y a moyen de prendre autre chose que des perchettes !!!