En cette journée de lutte internationale de lutte pour les droits des damné-e-s de la terre, j'ai décidé en toute humilité de ne pas nuire à la réputation déjà sulfureuse des prolos autochtones en m'en allant manifester en ville, plein de rage revendicatrice, le poing levé, ce qui m'aurait irrémédiablement poussé à commettre voies de fait, dégradations et autres démonstrations drastiques de mauvaise humeur militante. Non, il vaut mieux que je profite de ce jour chômé pour me promener au bord de l'eau. S'il en reste...
D'entrée, je déchante car mon plan A tombe à l'eau si j'ose dire. Un quidam, probablement de droite à tous les coups, tiens, est garé tel un odieux réactionnaire se riant du repos du travailleur tout en haut du parcours visé. C'est mort. Dans l'urgence, je change donc de secteur, la bave aux lèvres en fredonnant "l'appel du Komintern" pour garder mes nerfs. Là, personne n'est encore passé, les orties sont debout. Cependant, les niveaux sont plutôt salement bas pour la saison. Je sens soudainement grâce à mon expertise incontestable la session furieusement mal barrée. Mais par un coup de bol extraordinaire, en essayant mon X-30 Megabass chopé à 5 euros cet hiver, une jolie perche m'épargne une bredouille qui pourtant s'annonçait inévitable !!!
Devant le peu d'empressement des poissons du coin à se ruer sur mes leurres pourtant animés d''une façon remarquable, j'ai changé de spot en me dirigeant vers une valeur sûre du sud-Loire. Mais ça, c'était avant. J'ai eu beau me démener, rien n'y a fait. J'ai terminé le bief à hauteur d'un vieux moulin après avoir décroché au hair-jig maison un nombre indécent de chevesnes nains. Là, fidèle à ma longue pratique du tabassage de perchettes en pédiluve, j'ai assuré un lancer millimétré dans le pas du dit-moulin. Sauf que je reste accroché. Merdasse. La maçonnerie de l'ouvrage est plutôt branlante, le plafond assez bas pour qu'on le confonde sans malice avec le front d'un électeur de Bruno Retailleau et on y voit goutte dans ce bordel. J'en suis là de ces réflexions profondes lorsque je vois ma tresse revenir vers moi. J'ai à peine le temps de m'interroger sur cet étrange phénomène qu'un brochet d'environ 70 centimètres passe comme une flèche à ma droite et... Recrache mon hair-jig au passage. Non. Je n'y crois pas. L'accroc était vivant.
Constatant avec une cruelle acuité la mauvaise volonté manifeste des poissons, j'en ai profité pour rentrer me sustenter avant de m'octroyer une sieste réparatrice avant la deuxième mi-temps. Car, voyez-vous, je suis une teigne. Le secteur de ce matin a dû être libéré par le fâcheux : allons-y gaiement !!! On ne sait jamais. Mais au final, je n'ai pas été surpris de façon positive. Le secteur est toujours aussi misérable, l'ombre de ce qu'il était il y a à peine une dizaine d'années. Pas d'eau, mais excessivement claire car les corbicules y règnent sans partage, pas le moindre herbier... On est loin désormais d'espérer raisonnablement y prendre sandres et brochets. Même les perches, ça devient dur. N'y reste donc à priori que des chevesnes...
Il va sans dire que j'ai vraiment dû m'accrocher pour en prendre quelques uns, d'ailleurs, de ces fameux chevesnes de faible amplitude. Il m'a fallu recourir à l'aide de ces valeurs refuges que sont le I-Bull et l'AR-S Blux, des classiques incontournables quand on est dans cette configuration. Le plus "joli" (bon, d'accord, le moins petit...) chevesne, lui, avait des goûts de luxe puisqu'il a succombé, comme la perche matinale, au X-30 Megabass.
Bref, me voilà encore devant un amer constat : les rivières du coin ne s'améliorent pas des masses...
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