Depuis la chute du Rideau de Mogettes au début des années 90, le Maillochistan, fier petit pays aux glorieuses traditions millénaires, s'est progressivement ouvert au tourisme. En effet, il n'y a pas de raison de refuser de se faire un peu de pognon au black sur les camping-caristes d'après les autorités locales. J'ai donc profité sans aucune hésitation de l'invitation lancée par le Ministère du Tourisme maillochistanais pour un week-end "Pêche, nature et moustiques tigres" !!!
Arrivé un poil en avance, je sors le matériel du coffre pour faire quelques lancés dans la Boutonne et là, c'est le drame. Le vent a fait boucler la tresse autour du scion de ma canne UL, je ne l'ai pas vu et la cuillère a à peine touché l'eau qu'un chevesne s'autoferre. Je ramène la ligne à la main, pensant à un simple noeud autour de l'anneau de tête avant de découvrir, accablé, le désastre. Il me reste quatre jours de pêche par fortes chaleurs et je n'ai plus qu'une ML et...Une XH. Damn it.
Autant le dire sans faux-semblants, ce fut difficile. Jeudi, un vent taquin souffle sur le marais et en plusieurs heures de pêche, nous ne sortirons pas un seul poisson. Le désert. Un truc à vous faire regretter de ne pas avoir accepté de suivre ce stage de macramé en Lozère dans une communauté d'adorateurs de Francis Cabrel ayant décidé de réinterpréter l'intégralité de l'oeuvre du barde d'Astaffort en utilisant que djembé, didgeridoo et paroles en occitan. Notre calvaire prend fin en début d'après-midi devant l'inanité totale de nos efforts. Vendredi matin, alors que la journée est donnée comme s'annonçant caniculaire, nous changeons d'objectif. Direction la sauvage Charente !!! Dès les premières minutes, je sauve la bredouille grâce à un petit chevesne. Je hurle comme un possédé afin de manifester discrètement ma bonne humeur.
Mailloche, lui, fidèle au Nano Minnow 35, poussera la plaisanterie jusqu'à prendre, outre quelques perches, un brochet de 70 centimètres avec ce micro-leurre. Incroyable. Pendant que la chaleur grimpait, j'ai fini par prendre aussi des perches mais avec beaucoup d'application et un nombre conséquent de loupés.
Il faut dire aussi que nous nous sommes retrouvés littéralement dévorés sur place par les moustiques tigres. Une horreur. Il faut vraiment en tenir une bonne couche pour supporter ce genre d'agréments, franchement. Là aussi, en début d'après-midi, il était plus que temps d'abréger notre martyre.
Le lendemain, samedi donc, nous sommes retournés dans la marais mais là encore, je n'ai pas fait de miracles. Pire, j'ai cassé au ferrage sur deux bass dont un vraiment joli pour cause de fluorocarbone défectueux. Les bass n'étaient plus sur les nids mais en vadrouille s'il est utile de le préciser. Je m'en sors avec deux petits tandis que l'immense Mailloche, le braconnier le plus doué de sa génération d'après La Pêche & la Congélation, lui, a su une fois encore démontrer au monde la maîtrise de son art. Bon, question maîtrise de soi par contre, ça a un peu dérapé après le deuxième but du PSG mais cela ne nous regarde pas selon la formule consacrée !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire