En terre inconnue

Tout avait pourtant commencé comme d'habitude ou presque : départ pour la pêche à l'arrache, avec la même musette que la veille, hésitation coupable quant au point de chute et donc, fatalement,  échouage sur un spot vu et revu. Le verdict est implacable. Une perchette au compteur après une heure d'efforts. Damned.

J'enchaîne avec habileté sur un bief en amont et là, c'est encore pire, pas une touche en une heure de traque intensive du pin's. Tudieu !!! Bon, il est temps de briser les chaînes de la routine. J'ai repéré depuis longtemps quelques accès sur cette rivière perdue mais je n'avais jamais pris le temps d'y pousser une reconnaissance.  Là, devant la tournure des événements,  autant tenter le saut dans l'inconnu.

Le premier lancer en amont me fait repérer illico par une propriétaire riveraine qui me dit de décamper de chez elle. Arf. Demi-tour et exploration de l'aval. C'est pas bien profond mais un petit chevesne vient me rassurer au bon moment. 

La rivière n'est vraiment pas profonde, il y a très peu de postes marqués mais il y a des chevesnes. Difficiles cependant car pour les approcher, l'eau claire et basse ne m'est pas d'une grande aide.

J'en décroche un paquet mais alors que j'étais revenu aux fondamentaux par l'entremise d'une petite Mepps vintage, j'ai la chance de piquer une perche fort correcte vu le secteur. 

Voilà qui sauve un poil les meubles. Ajoutons aussi la découverte de trois nouvelles voies d'eau dans mes waders respirants (à qui j'inflige aussi des épreuves extrêmes à grand renfort de passages dans les ronces...). L'atelier point-de-colle va rouvrir ses portes bientôt. 

Ce petit parcours totalement inconnu jusqu'ici s'est avéré plaisant finalement.  J'y ai même pris un gardon, et oui, au leurre dur de subsurface acheté il y a des lustres pour taquiner le chevesne dans l'Yvette. Cela m'ouvre des perspectives comme, au hasard, arrêter de perdre mon temps sur des spots ultra-accessibles où faire quelques perchettes relève des Travaux d'Hercule !!!