Le joli mois de mai, parlons-en : les pollens volent à nous en colmater les muqueuses, les contribuables mettent le museau à l'orée de leur terrier avant de se lancer dans la randonnée en réunion au moindre rayon de soleil. Les eaux sont encore froides et le pêcheur est à la merci de la donne météorologique qui s'avère souvent plus versatile qu'un élu socialiste désirant rester digne et propre malgré un environnement hostile. Ayant une demi-journée de libre, j'ai bien entendu défié le sort avec ce panache qui est un peu, avec l'addiction au Quinté Plus et mon premier prix de Mauvaise Foi, ma marque de fabrique !!!
Inutile de chercher à nier le terrible constat : ce fut un long chemin de croix, sans même un chevesne respectable cache-misère (les gredins sont en pleine opération de survie de l'espèce, on dirait). Pensez-donc... La rivière a baissé de dix bons centimètres en seulement cinq jours. Seule une perche peu farouche se laissera leurrer par une bonne vieille Veltic. Rien de ce que je tremperais sur les spots en eau courante ne me rapportera le plus insignifiant suivi... Rockvibe, Aglia Mepps, toute la gamme 2 et 3" de chez ES Fishing et Super Continent, nada, niente, peau de zobi !!!
Il faudra que je change de cours d'eau pour enfin prendre une autre perche, plutôt correcte, grâce à un poisson-nageur Wlure peinturluré selon ma névrose chromatique du moment. Cette imitation du Tiny Fry possède une nage saccadée vraiment particulière. Je l'ai sorti en désespoir de cause en me souvenant d'un carton de perches réalisé, quelques années en arrière, par son entremise dévouée sur un bras de Loire à l'eau un peu piquée comme l'était celle du petit canal où j'ai fini ma virée. Pour la petite histoire, j'ai aussi pris une... Grenouille assez limitée intellectuellement en dégageant mon imitation de AR-S de chez Blux de branchages en bordure. Elle a chopé tout bêtement la cuillère au passage. Le batracien s'étant détaché lors de son ascension, Youki, avec son brio coutumier, a bien évidemment profité du fait d'être provisoirement détaché pour se ruer en pure perte à sa poursuite à travers buissons et banc de vase. Ce qui m'a valu un retour triomphal, vous pensez bien... En attendant, après une consultation de google earth, mon Jiminy Cricket à moi, il s'avère que j'ai fait pas loin de cinq kilomètres à pinces dans la brousse malodorante de cette contrée perdue. Pas étonnant donc que j'ai depuis les articulations qui grincent. Mais que voulez vous, il faut ce qu'il faut pour rester au taupe niveau !!!
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