dimanche 1 novembre 2020

Le confinement instructif : Tokyo et Jika rig

Apparu récemment sur notre écran radar surveillant 24 heures sur 24 l'apparition d'innovations en matière de la pêche à la ligne, le "montage de Tokyo" soit Tokyo Rig en angliche contemporain consiste en un assemblage comportant un ou plusieurs plombs-balle (en plomb ou tungstène), une tige en corde à piano plus ou moins épaisse selon l'encombrement et/ou la profondeur des lieux de pêche se terminant par un demi émerillon-rolling intégré, un ou deux anneaux brisés, une agraphe solide et un hameçon texan à large ouverture sur lequel on dispose un leurre souple (worm, shad, écrevisse, créature, le choix est libre et large...)


L'utilité formelle de ce montage est double : tout d'abord, le lest décalé permet au montage de descendre rapidement au sein d'herbiers denses et rigides. Ensuite, ce montage permet d'animer sur le plan vertical un leurre légèrement décalé du fond tout en gardant le contact avec celui-ci à la base des dits-herbiers, là où en règle générale se calent les plus gros poissons...



Désigné aussi sous un vocable plus tolérable pour les Américains blancs entre deux âges qui n'ont toujours pas pardonné Pearl Harbor (là où les Japonais ont tué Bambi, Davy Crockett et Jésus d'après un sondage réalisé au près des électeurs de Donald Trump) le "Punch shot rig", il ne s'agit pas d'un bricolage insurmontable. D'ailleurs les tiges avec le demi-rolling se trouvent facilement sur Internet. Je ne vais pas vous apprendre que pour 3 modèles VMC vous pourrez  vous en prendre 20 sur aliexpress, je connais votre aptitude à survivre dans l'impitoyable jungle consumériste avec une décontraction de grand fauve évoquant Sean Connery venant de repérer une blonde à forte poitrine légèrement éméchée à une soirée cocktail. Oui, j'aime flatter mon lectorat. On ne sait jamais, ils finiront peut-être par craquer, ces cons là, et me faire leur légataire universel, qui sait ?

Je livre ici à votre connaissance un petit turoriel qui peut vous sauver la vie (ou au moins celle de votre infortuné entourage) en vous permettant de passer quelques instants du prochain semestre de confinement à bricoler au lieu de vous abrutir devant une chaîne d'information en continu vous bombardant de chiffres aussi contradictoires qu'un confinement général durant lequel 80% de la population maintient ses activités extérieures à l'exception de celles qui constituaient d'ordinaire sa passion et/ou ses loisirs... Métro, boulot, robot. C'est Métropolis pour être honnête.


Je ne vais pas me fatiguer à vous traduite tout ça d'autant plus que je présume que vous êtes tous d'authentiques anglophones capables de disserter en état d'ivresse sur les paroles des Kinks aussi facilement qu'un plateau de CNews se transforme en arrière-salle de brasserie bavaroise des années 20 dès que les spotlights s'allument. Le sens du montage a son importance tout de même : tête en haut pour les fonds rocheux, en bas pour mieux pénétrer les couches de végétations et deux lests qui se cognent en produisant un bruit prodigieusement agaçant ressemblant à celui que fait l'écrevisse psychotique répétant "Qu'est-ce t'as ? Qu'est-ce t'as ? Qu'est-ce t'as ? Tu veux te battre ?" tout en reculant pinces en l'air. Pour pêcher au Tokyo rig, pas besoin de se payer une énième canne à 500 euros : toute canne assez puissante pour encaisser lancer, animation et ferrage de bourrin sur 40 grammes de leurre souple conviendra... Bien évidemment, ce montage est plus indiqué en embarcation mais depuis une structure comme un quai, on peut l'utiliser du bord. Mes premiers essais en Seine me l'ont confirmé : ça marche.

Le Jika Rig, le précurseur un peu moins élaboré à qui il manque la fameuse tige en corde à piano, est basé sur la même recherche. Soit pêcher précis dans les obstacles afin de ferrer en un éclair. Là aussi, le bricolage (si on peut même parler de bricolage tellement ce montage reste basique) est simple comme tout. 


Je l'ai testé en float-tube et du bord (spécialement en version "light" sur les vieilles du 29 d'ailleurs). C'est un montage efficace qui lui aussi ne requiert aucun matériel spécifique vendu des sommes folles : une bonne vieille M ou MH assez rapide en spinning ou casting suffira bien...
Victime portuaire du Jika Rig "light"

Ma variante personnelle est encore plus simple : un plomb drop-shot pincé juste en avant du noeud de raccord de l'hameçon. Cette version est tout particulièrement appréciée des vieilles et crénilabres hantant les forêts d'algues flottantes de quelques pointes rocheuses armoricaines. Je dis ça, je dis rien. Il conviendra aussi aux black-bass et aux perches embusqués sous les noueuses racines de saules de certains coins de notre connaissance mais ça, chut, ce sera pour l'après-guerre...





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