vendredi 13 novembre 2020

Le confinement consumériste : le Zenith Carol 85 à faire soi-même

 Avouons-le sans faux-semblant, je suis un maniaque des leurres de surface. Depuis mon premier achat à la fin des Nineties du siècle dernier, alors que le terrorisme était le 345ème sujet de préoccupation des ménages, je suis tombé fou amoureux de cette pêche. Par un fait inexplicable, je ne me rappelle pas quel était exactement mon premier leurre de surface : un Daiwa, un Flashmer ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Par contre, je me souviens des premiers qui m'ont fait prendre du poisson. C'étaient un Sammy 100 blanc nacré et un Skitter Walk Rapala bleu translucide au ventre orangé qui doit toujours être planqué dans le grenier de mes parents si ça se trouve. Je me souviens encore avec nostalgie de ces attaques magistrales de bars morbihanais dans l'aube naissante depuis la plage désertée par les romantiques en train de cuver leur chouchen... J'étais jeune, j'étais beau, je sentais fort la Kanterbrau.

Le Zenith Carol 85. Une mignardise dispendieuse vendue entre 25 et 27 euros
chez tous les bons Thénardiers du Topwater sévissant au Macronistan...

Depuis, j'en ai connu d'autres. Spook Junior, Water Mocassin, Patchinko, Z Claw -ou son ersatz prolétarien, le WTG 95 Storm^^- m'ont accompagné des ajoncs de Bretagne aux parcs à huîtres charentais avec une fortune diverse mais rarement contraire. Quoi de plus beau en effet qu'une attaque de bar en surface ? Vous êtes sur la plage, c'est l'aube, la marée monte doucement comme suspendue dans l'azur naissant, pas un con à l'horizon, ça sent le goémon, le sel et la liberté... Poc-Poc fait votre leurre ramené avec une rigueur de métronome psychorigide et là... Plashhhh !!! "Fish on !!!" couineriez-vous si vous étiez un animateur d'émission de pêche en surpoids globe-trotteur et assez paternaliste pour claquer les endosses du piroguier de l'étape de Corrèze au Zambèze comme si c'était votre meilleur pote de régiment. Le bonheur, c'est simple comme un coup de ligne...

    Coloris chatoyants, nage plus silencieuse qu'un ninja en patins sur du parquet passé à
la cire d'abeille, que demande le peuple ? A part pouvoir se le payer, je veux dire ?


Or, il est dans l'univers des leurres de surface que mon immonde pingrerie m'avait jusqu'ici poussé à éviter. Cette attitude précautionneuse sentant le fonctionnaire étriqué, fuyant l'aventure de la banqueroute plus rapidement encore que Sibeth Ndiaye ne le fait devant un raisonnement intelligent, appartient désormais à un passé révolu. En effet, j'ai trouvé sur aliexpress de quoi sublimer ma dégradante condition de prolo frustré à deux cannettes journalières supplémentaires de 8°6 près de se voir reléguer dès la fin de la saison en division "Punk à Chien"...
50 coques de Zenith Carol 85 pour un peu moins de 23 euros... Du coup, le leurre de surface
devient un produit de grande consommation à la portée des masses populaires !!!

Vous avez saisi l'ampleur de ma forfaiture. Oui, vous pouvez vendre en urgence vos actions Ultimate Fishing. Ces coques, issues à mon avis d'un contrôle qualité négatif, sont d'une excellente facture à ceci près que les billes équilibrant le leurre sont sur quelques-uns de ceux-ci légèrement décollées, faisant donc un petit bruit. Quand je dis petit, c'est petit. J'ai du mal à imaginer qu'il s'avère dissuasif sur un bar en maraude près d'une pointe rocheuse ou d'un aspe chassant l'ablette dans un contre-courant de Loire... Mais ça, seuls les tests qui interviendront au printemps prochain (sauf apocalypse, armageddon ou autre péripétie collective inattendue) nous le diront. Héron. Pas "tapons".




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