mardi 8 octobre 2019

Seul en Seine


Aborder une nouvelle étape dans sa vie, fût-elle strictement délimitée par les bornes fluctuantes d'une pratique halieutique dilettante, n'est jamais simple. On anticipe le faux pas, on redoute la faute de goût. On flippe sa mère à la simple évocation fugace d'un possible naufrage grand siècle genre la Méduse v/s Titanic aggravé par notre outrecuidance confinant à la témérité. Ainsi, alors que je m'apprêtais à affronter pour la seconde fois de mon existence la Seine un peu en aval de Paris, un petit pincement étreignait mon muscle cardiaque congestionné de surcroît par les pâtes lardons crème fraîche englouties sans modération la veille au soir...


Habitué depuis ma plus tendre enfance à devoir faire face aux vicissitudes cauchemardesques de la géhenne ligérienne, là où même les perches-soleil se méritent, je ne pouvais prévoir quel festival allait s'offrir à moi alors que j'abordais le fleuve au petit bonheur la chance sans avoir été tuyauté le moins du monde par des sycophantes indigènes avides de se faire bien voir d'un provincial poivre et sel atrabilaire voire hargneux si affinités.
En aval de la mégalopole, on sent tout de suite l'impact que peuvent avoir l'absence totale de pêche professionnelle ainsi que l'interdiction de tout prélèvement. C'est blindé de poiscailles. J'en suis tout chose. Ce ne sont pas une ou deux perches qui suivent les leurres en bordure mais des dizaines, acharnées et furibardes se disputant le plastique gigotant par nos soins diligents...

Alors soit j'ai eu une chance démentielle en me posant comme une fleur sur le meilleur spot de la région parisienne soit la Seine bénéficie d'une population de perches pléthorique. J'avoue qu'en tant que sinistré chronique du trèfle à quatre feuilles, je pencherais volontiers vers la seconde option. Ce qui offre à ma concupiscence de traqueur de pin's des horizons infinis… Dès que l'idée d'affronter le périphérique et ses banlieusards psychopathes, ses chauffeurs-routiers assoiffés de sang et ses panneaux indicateurs surchargés ne sera plus un répulsif assez puissant pour me convaincre de rester cloîtré loin des berges.
Bref, ce nouveau terrain de jeu, fort différent de ma Loire fantasque ou du Marais tranquille, risque de m'offrir une nouvelle gamme d'émotion (et, je l'espère, quelques chevesnes tenant plus de l'odalisque aquatique que de la sardine anorexique…). Bien sûr, outre les hordes barbares brûlant de l'énergie fossile avec toute la mansuétude teintée d'humanisme de punks fumeurs de crack échappés d'un épisode de Mad Max, il me faudra faire face avec dignité aux parcmètres dispendieux, aux clodos mal embouchés et aux déjections canines piégeuses résolues à me faire passer inopinément le casting d'Holiday on Ice au moindre écrasement distrait d'icelles suivi d'une glissade free-style.
En attendant, le premier essai a été concluant et m'a permis de comprendre quelles étaient les techniques à mettre en œuvre : le drop-shot évidemment comme l'a si bien défini le Team Pico, la tête plombée palette maison avec un shad (un classique ligéro-maraîchin mis au goût de la capitale^^) et, innovation récente, le Tokyo-Rig version XXS... Ce montage, on en reparlera.
Je n'en dis pas plus pour l'instant mais j'ai par ailleurs bien l'intention de passer au plus vite, dès les premiers frimas, à une technique venue des confins farouches de la Province… Le plomb-palette. Je sais. Le plan est d'envergure. Certes. Mais bon, à un moment, il faut passer aux choses sérieuses !!!


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