mardi 30 juillet 2019

Trappeur (et sans reproche^^)

On dit que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Modérons tout de suite cette assertion. Quand on se lève tôt en cet été de feu, ce qu'on récolte, ce sont de rares perchettes. Ce qui ne nous rend guère enclin à nous extirper des bras de Morphée aux aurores... On a beau se vautrer dans le pinsage depuis belle lurette, on a tout de même le droit de vouloir rester digne et propre dans l'adversité. Poil au nez.
De plus, à mesure que l'astre solaire s'élève au dessus de nos têtes accablées de chaleur, l'intérêt de se faire rissoler la couenne au bord de l'eau devient aussi ténu que les chances de Cyril Hanouna d'accéder à la publication dans la Pléiade. Au moins de son vivant. Du coup, la pêche devient un rêve lointain, un souvenir vaporeux, un fantasme doux-amer...
Une idée neuve : les combats clandestins d'écrevisses à pattes rouges. Un bon moyen pour générer du cash et mettre les plus jeunes au contact d'une branche professionnelle qui ne connaît pas la crise : le grand banditisme.
Sauf quand, par un effort surhumain quand on connaît le prix du diesel, on part quelques jours aux confins du bayou afin de nous aérer un petit peu. Là encore, le temps a fait défaut pour titiller les bass. Mais nous nous sommes vengés sur un petit animal invasif bien agréable à décortiquer le soir venu... Finalement, cette bestiole est bien pratique pour inculquer aux générations montantes un peu de notions de survivalisme sans pour autant porter (il fait trop chaud) un chouette bonnet en fourrure de raton laveur !!!
D'autant plus que la Reine de la Sauce américaine nous a régalé de ses talents culinaires. Cela m'a un peu consolé de n'avoir pas eu le temps de traquer les gobeurs de libellules. Ce sera pour la prochaine fois. Le séjour s'est avéré trop bref et il a été nécessaire de repartir vers ces contrées sinistrées qui nous hébergent en ce moment...


Là, c'est la canicule accompagnée d'un cortège d'incendies exceptionnels pour la région qui attendait nos frêles organismes. Comment peuvent faire des soldats du feu pour éteindre les foyers faisant rage alentours quand les étangs forestiers sont vides ? Bonne question concernant la gestion environnementale, non ?
Une sous-préfecture des Yvelines encerclée par les flammes... Comme un petit air de fin du monde.
A titre personnel, ayant passé un après-midi sur la route, perdu par 44 degrés Celcius dans un océan de blé plus sec que le réservoir d'empathie de Nordhal Lelandais, tout en observant au loin les champs en train de cramer, je n'ai pas plus que ça envie de renouveler cette expérience évoquant par moment une certaine littérature...

Bref, il n'y a plus grand chose d'autre à dire devant ce désolant spectacle. Des milliers d'hectares partent en fumée en une après-midi et seul un orage d'une violence exceptionnel permet de stopper l'incendie. Histoire de bien prouver aux misérables créatures que nous sommes leur impuissance à contrer les effets engendrés par leur incapacité à changer leur mode de vie ainsi que leur vulnérabilité totale face aux inéluctables catastrophes qui s'annoncent...


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