mardi 23 juillet 2019

Recherche fraîcheur désespérément



Passant le mois de juillet le plus intensif de ma vie, il est peu de dire que je ne puis distraire quelques minutes de labeur en les consacrant innocemment au pinsage le plus décontracté qui soit. Entre épisodes caniculaires transformant en four à pain mon gourbi à loyer modéré, victoires algériennes footballistiques me condamnant à une insomnie bercée de dérapages incontrôlés de BMW au passé douteux et tâches ardues à peine contenues en une journée ouvrable m'ont réduit à l'abstinence...

Comme il est une chose par ailleurs bien entendue que les emmerdes, comme les connards, volent en escadrille, j'ai aussi eu le droit à quelques examens médicaux bien sympathiques m'ayant entraîné à marcher quelques jours avec toute la grâce dont aurait su se montrer prodigue la créature du Docteur Frankenstein si elle avait été aphasique, pataude et priapique.


Bref, perdu dans une contrée où je me sens aussi à l'aise que François de Rugy en claquettes-chaussettes-survêt' chez ALDI, j'ai été poussé par le désespoir à tenter contre toute logique de pêcher un "ru" perdu au milieu des forêts d'orties d'une vallée proche de la mégapole parisienne...

M'orientant comme je pouvais entre les monticules d'indices prouvant au monde entier que la randonnée reste le meilleur remède contre la constipation, offrant sans chichis mes mollets à l'appétit de dizaines de petites bêtes hargneuses et profitant des dernières illusions de fraîcheur laissées par l'aube pourtant déjà lointaine, j'ai eu le plaisir de découvrir ce petit coin de verdure et le peu d'eau qui y subsiste.

Pas de miracle à attendre : la population de petits chevesnes y est pléthorique, celle de perchettes relativement modeste. La météo caniculaire n'arrangeant par ailleurs rien quant à la bonne volonté du poiscaille indigène, il m'a fallu bien des litres de sueur pour finir par aligner quelques pin's au soleil.
Cette escapade m'a pourtant été bénéfique car elle a été la première depuis des semaines. Sans oublier qu'elle m'a permis de définitivement éteindre les espoirs nés de l'incroyable erreur d'analyse où m'avaient enfermé ma confondante naïveté alliée à une méconnaissance quasi-criminelle de la médiocrité abyssale de la qualité du réseau hydrographique de mon département d'adoption...


Le verdict est aussi implacable que l'étaient les tacles d'Eric Di Méco visant avec une honorable constance les amygdales des ailiers parisiens pris d'une soudaine envie de folâtrer le long de la ligne de touche. Les petites rivières du coin ne valent pas le détour. Les étangs sont soit vides soit affublés d'une réglementation aussi coercitives qu'absurde, sans oublier les niveaux somptuaires qu'atteignent les différents permis nécessaires à l'autorisation d'y bredouiller. En effet, étant donné qu'ils sont non-réciprocitaires,  on saisit tout de suite que dans l'éventualité où des étrangers pas du coin auraient une irrépressible envie d'y respirer la soupe de cyanobactérie marinant en surface, une carte vendue à 150 euros pour l'année permet de rester entre gens de bonne compagnie... Quand je pense que je me plaignais de mon précédent terroir.


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