dimanche 12 juillet 2015

Loire & Déboires, deuxième partie...

Refuser l'opportunité d'une sortie-pêche estivale, quand on a si peu souvent l'occasion de se livrer à la douteuse activité sus-dite, n'entre pas dans le domaine du probable en ce qui me concerne... "Et pourtant...", comme aurait dit Gérard Majax surpris,  en flagrant délit, la baguette magique en l'air en compagnie d'un travesti thaïlandais déguisé en lapin russe, oui, et pourtant, parfois, il est plus indiqué de s'abstenir... En effet, une fois que l'on sait que l'on ne pêchera qu'entre midi et 17 heures, soit en plein cagnard, et qu'on aura guère le choix du secteur où exercer nos déjà maigres talents, on devrait être en mesure de se méfier plus fortement que n'est contraint de le faire l'alevin plongé inconsidérément dans le bocal des larves de libellules par les gosses hyper-actifs nourris au Guronsan-Nutella qui constituent les gros bataillons des classes vertes ( private joke^^).
Mais qu'à cela ne tienne !!! Gaillardement boudiné dans mes waders en néoprène, aussi utiles par ces temps d'étiages soudanais qu'une résolution de l'ONU le serait pour faire peur à Vladimir Poutine, je me suis rendu au bord de ce qui reste d'eau... Le calvaire... Passer son après-midi à batifoler en jouant aux  Bats d'Af... Sans déconner, faut vraiment en tenir une couche. Pas étonnant que les seuls praticiens du taquinage de poiscaille qu'on puisse croiser dans cette fournaise ne soient en écrasante majorité des baby-boomers rougeauds du cru. Cette catégorie socio-économique d'élite, élevée au Round-Up, au pâté de ragondin et au cubi de Gamay, tout en s'étant tardivement éveillée à une sexualité débridée, pour ne pas dire exotique, par le coquin truchement des petites annonces du Chasseur français, fait par ailleurs depuis longtemps autorité dans le dépeçage estival industriel  de mulets... C'est quand même bien fait la nature...Hmmmmmmmm...
A demi assommé par le cagnard implacable, le nerf optique dévissé par une réverbération en pleine possession de ses moyens, le derme ayant pris une texture croustillante de bacon britannique matinal, bref plus abruti de cuisson qu'un participant au Tour de France ( mais sans la compensation des bienfaits de la drogue^^), j'ai pourtant eu la surprise de prendre des poissons !!!
Des perches, des ( petits ) chevesnes et même, ô surprise, un mulet au crankbait... Crankbait au tarif de vente dérisoire, imitant à la perfection un leurre d'une marque japonaise n'attachant pas ses iwashis avec des pinkies et dont j'aurais l'occasion, je pense, de chanter les louanges à l'avenir. Sinon, pour en revenir à cet après-midi de sport extrême, je n'irai pas jusqu'à affirmer sous serment que ça valait le coup de se déshydrater, de frôler l'insolation et de humer à pleins naseaux les vapeurs de vase fermentée à la délicate fragrance de bouse concentrée mais, bon, tout bien considéré, ça aurait pu plus mal se passer. Sans compter qu'une partie de pêche imprévue, y compris à des horaires suicidaires, c'est toujours ça de pris, vu le contexte !!! Il ne me reste plus qu'à corriger le taux de décrochages intempestifs avant photo du poisson dans l'eau car, autant l'avouer, la chaleur n'est pas spécialement favorable à la pleine expression de mes fonctions psycho-motrices...

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