En fait, j'ai fait une énorme connerie (une de plus diront ceux qui m'ont supporté au bord de l'eau une de ces quatre dernières décennies, je pense) en m'imposant la rédaction quotidienne d'une sorte de carnet de bord de la traversée immobile du reconfinement en peau de lapin. En effet, outre l'affligeante contingence d'une ITT interminable, je n'ai pas grand chose à raconter d'intéressant. Je me lève, prépare le petit déjeuner et les jeunes pour l'école, assume les tâches ménagères qui ne sont pas sans noblesse, reconnaissez-le, espèce de nanti, et cuisine dans l'improvisation joyeuse des plats novateurs et compatibles avec une baisse drastique de l'activité physique tels que les haricots-oignions jaunes-curcuma du soir. Miam. Bref, je me fais chier, vous l'avez saisi. Du coup, pour me distraire, je vais faire comme tout le monde : m'inventer mon complot à moi, rien qu'à moi, mon story-telling démoniaque dont je serai le héros et auquel vous ne comprendrez rien, bande de nazes incultes pensant comme des moutons que la terre est ronde, lobotomisés que vous êtes par LCI, poil au zizi !!!
Pauvres fous, si vous saviez... Alors que le moulinet à tambour fixe était encore un rêve lointain, que la ménagère française était à trois générations de succomber aux délices de Capoue du lave-vaisselle condamnant ainsi la faune aquatique à une ordalie par les phosphates, que les portes fortifiées des villes chinoises s'ornaient encore de têtes coupées rappelant toute la rigueur des règlements municipaux en vigueur, déjà un groupe de personnes puissantes se réunissait pour concentrer dans des mains veules pleines de doigts crochus tous les leviers de commandes de notre loisir favori après la sieste et l'apéro...
Derrière Pezon & Michel, Bretton, la Rudipontaine et autres grands capitaines d'industrie avides de huiler les rouages de la chaîne de production avec la sueur et le sang des masses laborieuses spoliées par cette sempiternelle aliénation (incroyable, ce qu'on arrivait à faire à l'époque sans pandémie ni 5G, non ?) se cachait ce que quelques historiens assez courageux pour refuser la facilité du diplôme universitaire si compromettant ainsi que la manoeuvre douteuse consistant à vérifier voire diversifier leurs sources, appellent la Synarchie.
Vous ne me croyez pas ? Vous venez d'appeler le numéro vert gratuit "urgence-taré.gouv" ? Avez-vous seulement remarqué de quel mois de quelle année date le décret consacrant la forme actuelle de votre AAPPMA ? Savez vous que la mère de David Pujadas était une Ewok sans papier ? Comment pouvez-vous encore renier le fait évident que Florian Philippot n'est pas une potée auvergnate malgré ce qu'ils veulent nous faire croire ? Non, bien sûr, vous vous contentez en contribuable moutonnier impuissant de psalmodier devant un poster de Jean Castex nu à Woodstock (oui, j'ai des dossiers, je connais du monde à la CIA ainsi qu'à la brigade motocrottes de la mairie de Béziers, attention !!!) en implorant sa clémence, énivré par les vapeurs d'encens. Vous savez quoi ? Maintenant vous ne pourrez plus dire que vous n'étiez pas prévenu.
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