mardi 12 novembre 2019

La Bossue de Notre Dame







C'est au son des flonflons de la Garde républicaine suivie comme son ombre par une cohorte de motos-crottin que j'ai commencé à pêcher au pied de Notre Dame de Paris convalescente en ce 11 novembre frisquet, grisâtre et aggravé comme il se doit par une bruine tenace dont on s'attendait presque à voir sortir le commissaire Maigret bourrant sa pipe. En fait de pipe, ce sont deux policiers en tenue qui me sont tombés dessus. En me demandant ce que j'avais bien fait pour mériter l'attention des forces de l'ordre, je leur ai fait face bravement, résolu à clamer haut et fort mon innocence avant qu'on m'embastille en raison d'une antique voire obscure prohibition halieutique ignorée du provincial endurci que je me targue d'incarner, paille dans les sabots comprise... En fait, ils ne voulaient que savoir si ça mordait et ce que la Seine abritait comme poisson dans Paris intra-muros. Ayant évité le funeste sort de Callas, Dreyfus et Bernard Tapie, presque tous victimes en leur temps d'un acharnement judiciaire contraire à la logique, c'est avec soulagement que j'ai avisé Christophe de l'autre côté du Pont neuf, fidèle au rendez-vous et décidé, lui aussi, d'en découdre avec les poiscailles parigots !!!

La légendaire Bossue de Notre Dame...
Parlons peu, parlons bien. La Seine n'a plus rien à voir en ce mois de novembre avec le fleuve tranquille accablé de chaleur que j'ai découvert en juin dernier. Le débit est soutenu, les épaves de patinettes et autres Vélibs sont avides de nos montages. Heureusement, entre une péniche dénommée poétiquement le Bateau ivre (sans doute en hommage au Capitaine Haddock ?^^), grâce à un Rockvibe 3" glow melon soda ramassé à la pointe d'Arçais pendant le stage d'octobre, je sauve la bredouille et renoue avec une tradition mythique, celle de la Bossue de Notre Dame (gag).
Au bout d'une paire d'heures, n'ayant eu que d'inferrables touchettes et laissé un nombre significatif de plombs drop-shot en ex-votos à Sequana, nous décidons courageusement de nous réfugier dans une brasserie proche et de nous y réchauffer autour d'un café salvateur. Après une discussion fiévreuse, je me range aux arguments de Christophe et le suit dans le bus 38 en direction d'un haut lieu du dandysme halieutique parisien, le canal Saint Martin... Nous y commençons doucement au milieu des amas de feuilles mortes complétant avec bonheur les herbiers luxuriants sans que la moindre perchounette ne daigne nous faire l'honneur de se laisser capturer. Il est temps de nous sustenter à deux pas de l'Hôtel du Nord tout en humant l'atmosphère sans trop faire la gueule...

Le soleil qui perce peu à peu la grisaille dépressive nous remonte un peu le moral quand à deux pas d'une écluse, une perche des plus maousses m'honore d'un suivi dubitatif. Hourra. La forme revient. Il faudra cependant encore faire une centaine de mètres avant que je pousse un couinement hystérique digne d'un Cyril Chauquet sous pervitine venant de grapiner par les coucougnettes le Monstre du Loch Ness !!! Une perche vient de croquer sans conviction mon Slit Shad 4" sauve-bredouille. La messe est dite... Une attaque de brochet sur un plomb palette-shad ramené sans doute trop vite sonnera la fin de cette journée passée trop vite. Christophe, qu'Il en soit loué à jamais, me sauvera aussi la mise grâce à son application-transports qui m'évitera de me fracasser le museau à Montparnasse et qui m'offrira la joie rare d'un voyage au long cours à bord du RER B... Vivement que l'on remette ça maintenant qu'on sait où est le poisson !!!^^




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