samedi 15 avril 2023

Dernière ligne droite...

Presque un mois que je n'avais pas rageusement craché au visage porcin d'une opinion publique dubitative mes sempiternels griefs d'atrabilaire irréductible. Il était temps de reprendre mes mauvaises habitudes. Ai-je besoin de préciser que ces dernières semaines, marquées par un retour offensif vigoureux des précipitations, n'ont pas été propices à la pêche à la ligne ? En effet, les rares premières catégories de complaisance des environs sont interdites à la pêche pour cette année en raison des faibles niveaux d'eau constatés en mars. Le mouvement social en cours, tout spécialement son développement ferroviaire, m'a de surcroît empêché d'aller taquiner les barsets littoraux comme je l'avais ourdi cet hiver en bon petit bourgeois égocentrique indifférent à la lutte des classes. Et quand j'ai l'occasion de passer à côté d'un parcours de kermesse pour truites du même acabit, paf boum patatras, c'est l'orage qui se déchaîne et transforme le pipi collinaire en torrent de boue. Grrr. Il y aurait de quoi vous faire virer trotskiste.

Heureusement que parfois, par une sorte de miracle, il y a un petit rayon de soleil le week-end me permettant de sortir toute ma panoplie de moucheur. Et là, ô bonheur ineffable, après bien des faux lancés, l'ablette finit par se montrer coopérative.


Bon, je préfère pudiquement passer sous silence ma casse au ferrage sur un chevesne plutôt musclé, vous le comprendrez bien volontiers. En attendant, voila de quoi patienter jusqu'à la fin du mois. Il est vrai que le terrain de jeu est limité à quelques postes enclavés surplombés de branches plus traîtresses que Mata Hari, Pierre Laval et Manuel Valls réunis mais que voulez vous, pour l'instant, le courant et le vent sont trop vifs pour que je me risque en float-tube sur la rivière. J'ai comme qui dirait une dilection extrêmement ténue quant à me taper à pinces le retour depuis le seuil en aval de la mise à l'eau la plus proche de mon domicile. La distance doit être de quelques kilomètres en gros. C'est dissuasif.


Sinon, ce n'est pas pour me vanter mais il était temps que mon entraînement intensif paie : un nouveau record vient de tomber dans un gros plouf. Mon plus petit poisson à la mouche, un chevesne, a illuminé ce jours d'avril à la gloire incertaine (oui, je cite Shakespeare si je veux, na !!!) en tapant comme un fou ma petite mouche. C'est pour ce genre d'émotion extrême que je vis. Pas vous ? Ah bon...

 

Bref, entre micro-chevesnes et ablettes décentes, j'entame la dernière ligne droite avant le grand jour en roue libre, décontracté, zen, l'équanimité en bandoulière. Même sous les rafales de vent, avec une maîtrise du posé de mouche peu académique et avec des hameçons trop gros pour la population piscicole du bief, j'arrive à passer quelques bons moments. A mon âge, que demander de plus ? A part une hanche artificielle, une greffe de foie et une carte de membre du club Questions pour un Champion local, je veux dire ?




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