dimanche 25 novembre 2018

Bob l'éponge v/s les Rapetous



A chaque période de troubles civils dont est prodigue la longue et tourmentée histoire de notre vieille Gaule (au sens historico-géographique s'entend…), des trublions surent saisir l'occasion de balancer aux orties toute courtoisie trop onctueuse afin d'exprimer leurs instincts de coupeurs de tête et/ou de casseurs de couilles. Souvenez-vous des joyeuses Grandes Compagnies de la guerre de Cent Ans, de ces podologues pyromanes itinérants des Hauts-de-France (qu'on appelait de manière plus triviale les "Chauffeurs du Nord" avant la réforme de la Novlangue), des reitres en déshérence voyant leurs revenus baisser à la moindre trêve interrompant un tant soit peu les guerres de religion… Quoi d'étonnant qu'à la faveur de l'insurrection rampante qui transforme chaque rond-point périurbain en Fort Alamo des Damnés de Cofidis se reforme cette fameuse bande qui faisait jadis frémir dans les chaudières et provoquait (les Français ont le droit de savoir !!!)  une incontinence incontrôlable chez la plupart des gardes-pêche évoquant le risque, un jour de zèle inopportun, de croiser leur chemin ? Et oui, tremblez bonnes gens, fermez vos volets d'urgence et enterrez l'argenterie de Grand-Maman sous le compost en vitesse car les Rapetous du Yannistan sont de retour !!!
"Les Rapetous du Yannistan, tu connais ? Je veux, ouais !!! Les Belphégors des réserves de pêche…"
Quant à moi, toujours soucieux de rejoindre les associations de malfaiteurs à condition qu'elles prônent dans leur règlement intérieur l'intempérance pinardière, l'usage et la cession de charcuterie fine ainsi que le catch & release, j'ai bien entendu sauté sur l'occasion de retrouver au bord de l'eau ces rudes gaillards à la fibre rigolutionnaire jamais prise en défaut. Cela dit, si je peux me permettre une remarque sans risquer un bourre-pif, je commence à comprendre l'implacable fatalité qui impose aux Rapetous de finir avec les pinces, de repartir en calèche et de prendre pension à la ratière de Donaldville à l'issue de chacune de leurs aventures. La ponctualité, les mecs, c'est le secret. Pour un braquage comme pour un braco, je veux dire. Bon, je vous en veux pas mais le temps de vous voir vous pointer, j'étais déjà sponso Spontex à force d'essuyer une pluie propre à envisager l'achat d'un bass-boat série limitée Noé...
Mika Rapetou alias "l'artiste"... Un des rares braconniers de l'hémisphère nord capable de prendre un brochet par
l'émerillon du spinnerbait que ce dernier avait en gueule au bout de 10 mètres de tresse laissés par un bourrin qui devait être parti pêcher le cachalot. Chapeau bas !!!^^
Heureusement que les précipitations d'ampleur biblique, cela possède, comme la grippe espagnole et les explosions atomiques, de par sa nature même, l'immense avantage de pouvoir profiter à tout le monde. Pas de jaloux, les collègues découvrent aussi avec un effroi allant crescendo que l'imperméabilité de leur garde-robe du jour n'a pas été développée plus loin que la description un chouia présomptueuse donnée sur l'étiquette des dites-frusques cousues à la va-vite-et-plus-vite-que-ça-même dans un quelconque bagne textile asiatique. Mais qu'importe… Ce qui tombe du ciel a réveillé les poissons. L'essentiel pour nous assurer un bon dimanche matin...
Yannis Rapetou alias "Doigts de Fée"... Aussi à l'aise avec un chalumeau oxhydrique qu'avec un tire-bouchon. 
Fiché "S" comme "Salopiot" par la BRMM (brigade de répression du mort-manié) de Poitiers. 
Autrement dit, c'est l'orgie. Les brochets tombent comme à Gravelotte. Les perches comme à Stalingrad. A peu de chose près. Le seul petit bémol au milieu de ce chromo halieutique décontracté quoique semi-aquatique que l'on puisse déplorer, et bien, c'est le mauvais oeil qui semble coller aux basques de Bob l'éponge (votre serviteur) en lui faisant quadriller le spot en long et en large sans réussir à concrétiser ses rares touches… Dur à vivre quand les forbans burinés des alentours empilent les prises presque aussi vite que Christophe Castaner débite des conneries portant toujours plus haut les couleurs de la discipline.
Oh sacré nom d'une pipe en bois… Trois heures à dégouliner en grelottant et loupant mes rares touches avant de piquer ce brochet. De quoi pousser un hurlement démoniaque à faire tourner le lait des vaches de tout le comté !!!^^
Alors qu'un muet désarroi accentuait mon tremblement causé par l'humidité glaciale qui avait atteint mes frêles avant-bras de bureaucrate cacochyme  et que je commençais à glisser dans un demi-coma peuplé de vision de canapé, de chats en pleine sieste et d'un Bournemouth-Arsenal soudain devenu plus alléchant que sur le papier, au détour d'une bouillée de nénuphars agonisants, un "toc" nerveux interrompit la morne course de mon Shaker ramené, à dire vrai, sans la moindre conviction tant l'espoir avait déserté mon cœur meurtri par une bredouille annoncée. Woooow bordel !!!
Et hop là boum… Doublé en 5 minutes grâce au Shaker Lunker City sur une tête plombée à palette moulée par mes soins.
Un poisson !!! J'ai ferré un poisson. J'y croyais plus, persuadé que j'étais de voir la sortie se conclure par un capot sans appel  au milieu du trio de malfrats goguenards. Les mouches ont changé d'âne. Je suis regonflé à bloc. Je décroche donc cet inestimable brochet avec les précautions d'usage et, dans la foulée, relance mon leurre dans la même zone. "Toc !!!". Non ? Ben si… Un doublé en 2 minutes alors que je douillais depuis l'aube dans mes fringues trempées. C'est peu dire que je rayonne !!!^^
-Et là, Rémi, ça ne te rappelle rien ça, ce petit sourire en coin genre -"je vous ai bien niqués, hein" ?
Mais si voyons, Spaggiari, les égouts de Nice… Tu sais que Spaggiari est un crack, hein.
Il sait choisir ses collaborateurs !!!^^
Evidemment, certains malappris de leur côté continuent sans pudeur excessive à cartonner. A un tel point que cela en devient même parfois gênant. Un peu de décence, messieurs !!! Pensez un instant à vos camarades moins chanceux, que diable !!!^^
Un petit dernier pour la route avec un spinnerbait aliexpress qui pour le coup la tient la route !!!^^


Juste avant que ne sonnent les fatidiques 12 coups de midi annonçant l'heure du rituel sacré de notre secte (dit "apéro" en langage vernaculaire), je récupère définitivement ma dignité en ramenant un troisième poisson sur un spinnerbait Aliexpress. Mais l'heure, c'est l'heure. Le temps de trinquer et d'engloutir quelques tranches de sifflard,  nous devons nous séparer après avoir partagé le butin  nos impressions sur cette pêche miraculeuse ainsi que des constatations définitives sur la mauvaise qualité de nos soit disant "vêtements de pluie". Rendez-vous désormais au Printemps… A moins bien évidemment qu'entre temps les frères Rapetous ne se soient une fois de plus lamentablement fait gauler à attaquer le dépôt d'Onc'Picsou et aient à consacrer pour les prochaines années leurs journées à relancer la voirie guyanaise en costard à rayures horizontales !!!^^



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