mercredi 28 septembre 2016

Déboires fluviatiles...

Force est de constater que mon rythme gastéropodologique consistant à pêcher deux heures par ci, deux heures par là, limite grandement les opportunités de comprendre la mécanique alimentaire de ces poissons compliqués que sont les aspes. Si j'ai pu observer plusieurs gros spécimens en patrouille à marée basse, le marnage causé par la marée montante semble à la fois les éloigner du bord, hors de portée de lancer, ainsi que leur clouer le bec si l'on s'en tient à l'absence quasi-totale de chasses visibles... Bah, je n'ai pas le choix. Remonter au delà de la limite d'influence des marées amputerait de moitié mon temps de pêche déjà plus réduit que les chances de voir le FC Nantes évoluer en ligue 1 la saison prochaine. Autant faire avec ce que l'on a... Pour revenir sur une note guillerette et persister à penser que même si noir c'est noir, il reste un peu d'espoir, j'ai enfin vécu l'issue d'un rocambolesque feuilleton m'ayant vu affronter en un herculéen challenge des services postaux résolus à me faire basculer dans la folie meurtrière, voire dans l'adhésion aux thèses économiques de Jean-Marc Sylvestre. Oui, je n'y croyais plus mais après moult quiproquos, une file d'attente interminable et un pédagogique tabassage de facteur annulé au dernier moment, mon simili Z-Claw venu de l'Empire du Milieu est finalement devenu mien.
Tout vient à point à qui sait attendre. Les premiers essais de l'engin sont édifiants. Le Veau d'Or peut trembler, calfeutré derrière les remparts de Belle-île !!!^^ Pour quelques $,  j'ai un Z-Claw  qui nage comme un à 35 euros TTC chez le boutiquier. Et le pire de tout, c'est qu'il prend du poisson. Noooooooooooooooon ??? Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! Et du joli encore !!!
Là, le leurre est validé. On est bien d'accord. Par contre, le pêcheur s'improvisant photographe, c'est moins sûr. Beaucoup moins sûr... Déterminé à faire une super photo d'un très bel aspe dans l'eau, avec le leurre dans le bec, je commets une bévue assez remarquable. Je prends quelques photos à contre-jour qui seront inexploitables grâce aux reflets du soleil sur l'eau. Bravo.
Mais le meilleur est à venir. Guidant le poisson vers le bord, canne haute, je ne me rends pas compte que le nylon a bouclé autour du scion et à l'ultime redémarrage de la bête, vlan, elle se décroche en imposant une violente courbe à ma bonne vieille canne. Sur le coup, privé de la photo qui le fait bien pour la ramener en technicolor auprès de mes congénères, je pousse un de ces petits jurons bien sentis qui vous vaudraient a minima 5 ans d'interdiction de stade en Angleterre. Puis, en un accès de lucidité trop peu fréquent, je me félicite finalement d'utiliser du nylon : avec un rush d'une telle puissance et si peu de fil sorti, la tresse aurait cassé le scion, j'en suis pratiquement certain...
Il n'empêche que je sors relativement accablé de l'affaire. Je pêche trop peu, toujours à l'arrache avec des horaires biscornus sans parler de l'influence de la marée difficile à gérer, surtout au niveau de l'accès sécurisé à certains spots... Bref, il y fort à parier que je n'aurais pas un millier d'occasion de faire encore plier le carbone sur de l'aspe bien velu cette saison. Bougonnant dans ma barbe, j'essaye en désespoir de cause un bricolage issu de la récupération et du recyclage mais, malédiction ou défaut de conception, rien ne vient le croquer, snif... Il me faudra l'aide du légendaire Red Shorty Décathlon pour réussir à prendre un poisson... Légèrement plus petit que le premier, certes, mais, en toute objectivité, seulement de quelques kilos plus léger à première vue^^...
La marée se met à monter et l'activité déjà bien discrète des poissons sur le spot s'arrête net. Un bref arrêt sur un des spots les plus fréquentés du secteur me permettra de cacher la misère avec une autre perche...
Cet artéfact, me rendant  illusoirement confiance en mes capacités à vaincre la bredouille et à, pourquoi pas, prendre un poisson plus ou moins correct, me poussera à m'arrêter sur un ultime spot. Là, un brochet quasiment maillé daignera se piquer à un Slit Shad monté sur une de mes TP à palette maison. Mais en un enchaînement magnifique, digne des plus belles heures des tournées Zavatta, je vais réussir à me piquer le doigt avec l'hameçon en décrochant à la hâte le poisson, à le faire tomber dans l'eau dans la foulée et, en un bouquet final très travaillé, à me gaufrer en glissant sur ces saloperies de merde de chiottes d' algues à nitrates. Heureusement que je me ramasse, certes comme un sac mais au sec, sur la berge en ne souffrant que d'un contact assez rude entre ma hanche, mon genou et mon bras avec un petit rocher qui passait par là... Plus de peur que de mal mais on est pas passé loin du drame. Quelques jours de relâche ne pourront me faire que du bien...

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