samedi 6 août 2016

De l'eau dans le gaz à tous les étiages...

Disons le franchement. L'été 2016 connaît ( au moins sur les misérables spots que j'ai la faiblesse de m'obstiner à fréquenter malgré de longues années de déceptions sans cesse renouvelées ) la pire sécheresse que j'ai jamais connu... Cela possède malgré tout quelques côtés positifs. Ne voyons pas tout en noir. Des fois que Nadine Morano passe par là et que ça l'énerve. Il y en a qui ont fini à Guantanamo pour moins que ça... Bref, à quelque chose, malheur est bon. Il est désormais tout à fait envisageable d'éviter l'investissement dispendieux que constitue l'achat d'un float-tube. Grâce à nos amis agriculteurs, une paire de bottes suffit...
Le problème, c'est que les hérons ne sont pas les seuls à profiter de l'aubaine. Certains bipèdes, aisément repérables à leurs traces composées essentiellement d'amas de nylon vrillé, de tas de mégots négligemment écrasés sur la berges et accompagnés comme il se doit de multiples ex-voto de cannettes de bière vides, mettent à profit les étiages pour ratisser d'importance les bassins enfin accessibles à leur infâme concupiscence...
En attendant des jours meilleurs, je n'ai pas trop le choix. C'est le safari-perchettes ou rien. Bon, alors ça sera safari-perchettes... Comme d'habitude, les 200 premiers mètres après le parking ne donnent rien à part des attaques timides de petits chevesnes encore bien naïfs sur l'état du monde... Puis à distance insoutenable pour l'alcoolique-lambda désirant viander à peu de frais, le festival commence.
Bevy pencil et "Tiny Fry" peinturluré maison pour dédouiller en souplesse suivis de mon spinmad maison coloris Manga Perch... Une orgie. Plusieurs dizaines de perchettes succombent à son vrombissement insupportable. Je ne peux que me féliciter chaleureusement d'avoir fait ce moule...
En pleine euphorie, légèrement atteint par la chaleur, je décide soudainement de changer de coin. C'est vrai, ça mord trop, c'est trop facile. Je suis pas comme ça, moâââ. Je raffole des pêches techniques. C'est donc parti pour le grattage de piles de pont...
Là encore, la méthode maison paye. Drop-shot avec mes Ripple Shad 2" marinés dans le beurre de sardine. Le fléau des perchettes^^... Oh bien sûr, à force de les remettre à l'eau à mes pieds, elles finissent par subodorer l'entourloupe. Qu'à cela ne tienne. Le Grub Gary Yamamoto prend avec succès le relai jusqu'à l'épuisement total du filon !!!
Désireux d'explorer un ou deux spots supplémentaires avant la nuit, je dois malheureusement y renoncer pour cause de carambolage meurtrier. Route bloquée, pompiers au travail, déviation. Comme quoi ça paye toujours un jour de faire le con au volant sur les petites routes pourries...
Du coup, me voila obligé de me rabattre sur des coins "de secours". Aie. La sécheresse n'est pas qu'une rumeur. En plus de 15 ans, c'est la première fois que je vois la rivière dans cet état-là... On est très mal. D'autant que les pouvoirs publics semblent avoir d'autres châtards à fouetter...
Heureusement que ma connaissance encyclopédique des moindres trous à perchettes situés entre Nantes et Cholet n'est pas prise en défaut par un léger début d'Alzheimer ( c'est ça aussi de boire au robinet pendant la sécheresse !!! ). A l'orée d'un radier, dans un filet d'eau vaguement courante, je tombe sur une troupe de perches embusquées...
C'est un travail pour Super-Vixen. Heuuu... Non, celui de Tiemco en fait. Un peu plus gros que les proies du banc de perches planqué sous les herbiers, certes, mais elles ne semblent pas s'en formaliser outrageusement, les petites coquines...
Piquées aval, remises à l'eau amont, j'ai tout le temps pour "décimer" la troupe. Hélas, j'en décroche une. Fin de série pour le Vixen Minnow. Vite, je change fébrilement de leurre dans la luminosité déclinante pour peigner la  fin du radier... Et hop !!!
Ce sera tout pour le Bevy Pencil. La dernière perche sera leurrée par un de mes Chubby38 made in China à 1,44 euros. Vu leur prix, je vais m'en constituer un stock. Quoique s'il ne pleut pas ces prochaines semaines, je crains fort de n'en avoir guère l'utilité...
Finalement, après avoir pataugé dans la vase, recherché avec ardeur des coins de rivière avec plus de 20cm de fond et respiré avec une certaine retenue les vapeurs de pesticides flottant dans la campagne, j'ai pêché avec plaisir un bon paquet de perches ( que je serais enclin par pur euphémisme à décrire comme "pas énormes" ) au hasard des spots quadrillés. Autant en profiter vu que je ne sais pas ce qu'il va rester de vivant dans ces eaux sinistrées cet automne...

4 commentaires:

  1. c'est clair que ça fait peur le niveau de la flotte, rarement vu si bas. J'ai pas trop le temps ni l'envie d'y aller en ce moment, mais lundi, je me fais une journée complète, direction la Loire.

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  2. Je te le déconseille amicalement : la Loire est blindée de touriste comme jamais, on y croise plus de jet-skis que d'appareils dentaires à un concert de Justin Bieber et, comme si ça ne suffisait pas, l'eau y est vert-marron nitrate.

    La dernière fois que j'y suis allé, j'y ai fait une perche quasiment par hasard entre deux attroupements de baigneurs. Pas vu une chasse d'aspe.

    J'ai tenu deux heures en pure perte. Impossible de pêcher tout simplement. A moins de remonter très en amont... Et encore. Pas mal de bras morts sont envahis de jussie et de pattes rouges... L'eau est plus claire en Sèvre. C'est dire...


    Si je me contente de cartonner de la perchette sur des rivières aussi basses, ce n'est malheureusement pas par hasard.

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  3. Une bonne grosse douille, malheureusement tu avais raison. Pour une fois que j'avais la journée...Tant pis, je vais rester sur mes p'tites rivières en attendant les vacances.

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  4. Pas de secret pour évaluer l'évolution de la pêche dans le coin = pousse le pessimisme toujours plus loin et plus tu auras raison... Je m'estime heureux avec mes petits cartons de perchettes. D'autant que dans quelques semaines, s'il ne pleut pas, je risque de les regretter, ces petites zébrées sans cervelle...


    Je me suis fait contrôlé l'autre jour par les gardes fédéraux. Comme quoi tout arrive^^. Ils m'ont dit que cette année, il ne se prenait pas de grosses perches, très peu de sandres et pas de brochet au sud-Loire.

    Youpi, ça vend du rêve. Mais ça n'a sans doute aucun rapport avec le fait qu'on soit un des départements avec le plus fort taux d'atrazine dans l'eau...

    http://www.rtbf.be/info/societe/detail_un-herbicide-agricole-affecte-la-reproduction-des-poissons?id=4816883

    Ben non, sinon ça se saurait..

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