dimanche 1 mai 2016

Lâché de fauves...

Journée de farniente arrachée aux griffes du grand Capital au prix du sang de la classe ouvrière, le 1er Mai ; date usuellement dédiée à la grasse matinée, aux drames de la route, voire à la crémation de merguez en réunion au soleil entre salariés méritants ; est désormais devenue pour les pêcheurs à la ligne, synonyme d'ouverture de "la pêche à l'aide de leurres ou appâts aidant à la  capture non-accidentelle du brochet dans les eaux de seconde catégorie du domaine public". Ouf... Derrière cette terminologie technocratique des plus frisquettes se dissimule une sordide réalité populacière : c'est aussi, après 3 mois d'attente, le jour du lâché de fauves...
-"Pourquoi t'as fait ça, Biff ? J'veux dire, j'ai toujours su qu'aboyer au cul des bagnoles, t'avais ça dans le sang. 
Mais la limousine du Président ?"

Passons charitablement sur le fait ( indéniable quoique désastreusement pro-patronal et donc  terriblement révélateur du Zeitgeist hollandiste... ) que, par un curieux hasard, le 1er Mai tombe cette année un dimanche... Aie. Je sais bien que les gouvernements se disant de gauche n'ont aucun pouvoir en matière de calendrier, ni même à ce qui se murmure la moindre capacité à envisager la tentative la plus timorée de parvenir en un horizon lointain à un timide embryon de début de justice sociale. Ne serait-ce qu'en pendant de temps à autres un évadé fiscal à un lampadaire. Néanmoins, puisque nous sommes entre-nous, ne trouvez-vous pas que la coïncidence n'en reste pas moins troublante, voire éminemment suspecte ?^^

Hoc signo vinces


Mais revenons plutôt à notre traditionnelle journée d'ouverture où l'on croise, par centaines, le plus souvent agglutinés autour de la caisse de Muscadet et du pack de bière, vils pousse-mégots, viandards impénitents et autres électeurs frontistes à la trogne avinée, arborant fièrement pour les "plus doués" d'entre-eux un ou deux poissons sanguinolents en poche plastique. Ce qui les poussent, eux, à s'imaginer qu'ils ont enfin pris une revanche méritée sur le destin en réussissant quelque chose dans leur vie sans avoir même pris la peine de cramer une Porsche, couler un bateau de migrants ou commettre un tweet anti-cas sociaux repris illico par le Figaro... Et ce qui me pousse, moi, à me demander tous les ans ce que je fous là au milieu de cette cour des miracles en treillis camouflage...
-Mon Royaume pour une perchette !!!^^-
Sans compter que cette année, par un incompréhensible miracle, il faisait beau à l'ouverture. Autant dire que trouver un cm² de libre au bord de l'eau s'avérait plus compliqué que de trouver de l'intérêt à un matche de Ligue 1... Finalement, tout bien considéré, je n'ai pas si mal géré que ça mon après-midi d' ouverture en retournant peinard chez moi somnoler devant un "palpitant" Angers-OM, tiens^^...

 

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