lundi 1 décembre 2025

Dimanche au long cours

Près de trois semaines après la fameuse équipée bretonne, j'ai retrouvé mon complice armoricain pour une revanche sur les brochets récalcitrants. Hélas, la météo matinale était plutôt du genre frisquette. Disons les mots, nommons les choses : ça meulait grave. Après deux heures sans la moindre touche, en mode intensif pourtant, nous sommes bien obligés de tirer les conclusions qui s'imposent. Trop froid, trop d'herbiers et surtout trop massifs pour que les leurres plongent, c'est l'échec. Il nous faut nous replier sur la rivière proche et là, soit les vifeurs campent en groupes soit le courant est trop important pour espérer y prendre quoi que ce soit avec des températures aussi fraîches.


C'est là que j'impose magistralement un changement de cap. Fi du brochet, passons en mode perchasse, il y en a assez de la campagne, fonçons donc faire du "street" (tout est relatif) dans une commune relativement proche. Bien sûr, vous le subodorez déjà, c'est une erreur manifeste. Je ne connais pas le coin, les conditions sont pas terribles voire pire, nous nous acheminons donc vers une grosse galère.

Là, par miracle, alors qu'on ne s'attendait plus à rien d'autre qu'une humiliante bredouille suivie d'un gros rhume, Thierry réussit l'improbable exploit de sortir une perche au ras d'une écluse. C'est peu dire que ce poisson est un soulagement. Trompeur, cependant, car il nous pousse à insister dans le secteur sans que la moindre perchette supplémentaire daigne nous rendre visite.

Sur ces entrefaites, nous finissons par reconnaître avec une lucidité qui nous honore que nous avons mal partout, que nous ne sentons plus nos orteils et que sérieusement ça ne rime pas à grand chose de persister à se faire du mal en espérant contre tout raisonnement objectif reprendre une perchette avant la nuit. Nous nous séparons donc sur ce constat accablant. En repartant vers le sud, je passe à côté d'un hot-spot jadis outrageusement médiatisé et donc devenu plus que moyen, il faut bien l'avouer. La preuve, j'arrive vers trois heures de l'après-midi et une dizaine de pêcheurs aux leurres s'y pavane. Flûte. Timidement, je gratte au shad Zman et au troisième lancer, PAF !!!


Oh mais ça, c'est du sauvetage de bredouille grandiose ou je ne m'y connais plus, turlututu !!! Bon, on reste calme car ce sera ma seule touche de l'heure que je passe sur ce coin. Par contre, je me suis fait contrôler !!! Oui !!! Par un garde-pêche !!! Le truc complètement inattendu...D'autant que mon permis imprimé, au moment où je le sors de ma veste, tombe littéralement en confettis. Ben oui... Vendredi, j'ai bien pris la pluie. Le garde est mort de rire, heureusement que je ne suis pas tombé sur le modèle fasciste anticipant la moustache frémissante le deuxième tour de la présidentielle 2027. Pendant le laps de temps qu'il a fallu pour que je justifie de mon identité en recollant les bouts de papier mâché, le garde m'a confié n'avoir croisé depuis le matin que des pêcheurs bredouilles. Ce qui indique, en toute modestie évidemment, ben voyons,  à quel point nous sommes restés performants malgré des conditions effrayantes.

 


 

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