Retour à Pinsland

Samedi, jour de repos, quoi de plus incongru que de refuser la consommation néfaste d'énergie fossile pour m'en aller à l'aventure au hasard des terroirs dévastés alors que je peux aller à pied dans le voisinage m'exposer aux conséquences médiatiques d'une pêche pas terrible ? D'autant plus que nous entamons l'exercice mensuel juilletiste, le début du tunnel pour le pêcheur aux leurres et que dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres, on commence à voir le fond du tonneau dans une indifférence générale.

C'est vrai, quoi. Au prix du gasoil, mieux vaut privilégier la bredouille de proximité éco-responsable, y compris si cela doit se passer dans un cadre comprenant la présence de branleurs issus de la petite bourgeoisie caucasienne fêtant qui son diplôme en carton de cadre commercial subalterne en abandonnant moult bouteilles de bière sur l'herbe rivulaire, qui pigouillant à la sortie du tuyau des eaux usées sur son paddle comme un Davy Crockett s'il avait été escort-boy. Moi, agoraphobe, misanthrope, aigri ? Pas du tout, je remonte la pente, je me force à dire merci à la vie, d'ailleurs c'est pour vous dire, j'envisage même de reprendre une vie sociale en m'inscrivant à un stand de tir 

J'avais initialement prévu de drop-shoter à la cool depuis le pont mais le vent s'est fait mutin et m'a contraint à finalement me replier sur les coins les plus abrités du secteur. Mais rassurez-vous, j'ai eu le temps tout de même de prendre quelques perchettes au soleil avant de battre en retraite vers des coins encore moins profonds.

Bien évidemment, j'avais omis de le préciser, le leurre souple utilisé pour le drop-shot était une larve Tanta de 35 mm de chez Supercontinent, comme d'habitude suis-je tenté de préciser. Changeant de pont et donc de rivière (ah, ah, la géographie, ça vous gagne !!!), le drop-shot reprend du service...

Oh un rotengle qui a cédé à la Tanta-scion, ah ah ah, ça sent le CV à envoyer aux Grosses Têtes voire au Fishing Cloube décrochage régional, ce calembour, non ? Après, vu que mes lecteurs doivent être à cette heure en train de piller le Pacific Pêche le plus proche de leur mobil home, je peux me permettre quelques écarts. 

Vous avais-je évoqué le niveau d'eau historiquement bas ou avais-je par pudeur tue cette déplorable situation ? J'avoue avoir comme l'ombre d'un doute...

Là, on commence à entrer dans le dur. S'il ne pleut pas régulièrement cet été, on va au devant de trės graves problèmes.

Pour le moment, la pêche reste encore possible techniquement et les poissons sur les biefs que je pratique sont en bonne santé. Cela dit, je n'ai aucune idée du temps que ça durera. Poil à Marguerite Duras.