vendredi 21 juillet 2023

Le retour de la Créature du Marais

Un vendredi actif entamé par une matinée palmipède, cela faisait fort fort longtemps. Mais j'ai dû  revoir mon point de mise à l'eau et m'en aller là où tout le monde pêche étant donné que l'eau en aval est stagnante, pue le lisier et que sans waders, l'idée d'y exposer mon anatomie déclinante ne me transportait pas d'allégresse. Et non je ne concluerai pas par un "poil à Valérie Pécresse" car j'ai beaucoup d'estime pour cette femme dynamique, volontaire et qui a su faire de la région parisienne ce grand laboratoire du vivre-ensemble dans la communication non-agressive que tout le monde nous envie, des Amishs bonobos jusqu'aux yakuzas zazous.




L'exploit sportif était au rendez vous : en rendant hommage au professeur Alec Holland, je crois avoir en palmant comme un fauve montrée ma détermination farouche à lutter coûte que coûte contre les pratiques tentaculaires de l'industrie agro-alimentaire. Ça, c'est clair, va y avoir du rififi dans le bayou...


Hélas à trop miser sur les inépuisables ressources de mon corps d'athlète, je suis passé légèrement à côté de la pêche, en décrochant un joli bass, un petit sandre, un chevesne incongru et une perche aventureuse. Seul le Little Spider a su être régulier sur les touches mais cela m'a coûté presque l'intégralité du paquet, snif snif...



A midi passé, dégoulinant de la sueur rance du champion, les rotules grinçantes et la hanche douloureuse, j'ai regagné la terre ferme sous le regard soupçonneux de touristes allemands prêts à s'offusquer de mes voies de faits putatives envers de pauvres poissons, avec toutefois le sentiment du devoir accompli. Je ne suis pas bredouille sur ce parcours plus que couru.


Repu rapidement par l'ingestion de sandwichs industriels de basse facture, j'ai commis la lourde erreur de descendre sous un soleil de plomb pêcher l'aval de ce fleuve côtier. La boulette. L'eau sent le purin. Il n'y a pas de courant. Bref, c'est naze.

Je fais trois spots sans prendre un seul poisson, passe à deux doigts de me faire une Junior Soprano en dérapant dans une pente mais je trouve par terre un petit shad rose abandonné. Au quatrième arrêt, cette trouvaille me sauve la mise 


En effet, dans un recoin du marais, je tombe sur une concentration d'alevins assez monstrueuse. Des chasses sporadiques font éclater le banc. Hmmmm, ça c'est un boulot pour Super Pinseur !!!


Je sais, c'est veule, c'est bas, c'est mesquin à un tel point que j'en suis presque à m'étonner de me savoir exclu du dernier remaniement ministériel. Mais la nature humaine est ainsi faite. Rendu à moitié hagard par la déshydratation, j'exulte : enfin des touches, bordel.

Cramé, fourbu, la démarche moins assurée qu'une voiture volée immatriculée dans les Bouches-du-Rhône, je termine sur ce vigoureux pinsage la première journée de ce gros weekend.







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