Little Spider Man

Parmi les innombrables gâteries dispendieuses que nous pouvons nous procurer auprès de Way of Fishing, ce parangon libéral-sataniste de la pêche d'en haut sur un gros bateau, moyennant toutefois plusieurs mois de privations multiples pouvant faire basculer votre progéniture du mauvais côté de la malnutrition, les leurres souples Keitech sont plus qu'assurément sur le podium. 

Jadis, lorsque j'étais encore un farouche ruffian défiant l'ordre établi en écoutant les Red Hot Chili Peppers à fond au volant de ma Kangoo, il m'arrivait de commander outre Atlantique ces artéfacts somptuaires en profitant sans vergogne d'un dollar faible. Hélas, un jour maudit, le filon se tarit. À partir de ce moment tragique, je quittais les rangs des inconditionnels de la marque et entamait sans le savoir encore cette lente dégringolade qui devait me mener aux comportements les plus sordides en matière d'achats Aliexpress.

Pourtant, il y a quelques semaines, je n'ai pas hésité à mettre un paquet de ces fameux Little Spider dans mon panier de courses en me souvenant de certaines assertions dithyrambiques proférées par un jeune braconnier solognot. 

Bien évidemment, depuis l'ouverture début mai, je ne m'en étais quasiment pas servi étant donné que je n'ai pas pêché le bass de façon délibérée. C'est donc en ce dimanche à météo contrastée, orages en matinée, gros cagnard en journée, qu'est arrivé le moment de vérité pour l'engin.

Disons-le de prime abord : j'ai pêché six heures environ et je n'ai pris du poisson qu'avec des Little Spider sur têtes plombées d'un ou deux grammes. J'ai essayé tout un panel d'autres leurres mais en pure perte.

Certes, la pêche à été difficile (je décroche deux rotengles au Tanta 35mm et quatre bass au One UP 3" en texan), les poissons pris petits mais si on considère la chaleur et l'état de la flotte, plutôt marronasse, on ne s'en tire pas si mal avec quelques dizaines de kiki bass.

Je m'attendais, en mon infinie candeur, à prendre plus gros mais bon, c'est aussi ça la pêche, cette remise en question brutale et régulière de la routine dans laquelle nous nous enferrons par fainéantise.