Contribuant pour des raisons bassement matérialistes à la sixième extinction de masse en dévorant les kilomètres au volant d'un véhicule diesel, il arrive que d'aventure, je sois en position de tremper du fil en des lieux inconnus. Bien évidemment, je ne vous parle pas de destinations exotiques propres à faire fantasmer la ménagère condamnée ad vitam aeternam à flipper en compagnie de ses deux enfants et demi au camping municipal des Moufettes de la Bernerie sur Mer mais de terroirs à la renommée plus ou moins confidentielle et même parfois confit d'oie puisque en l'occurrence, c'est une petite rivière du Périgord à qui j'ai consacré quelques rapides efforts matinaux.
Parcourant dans l'aube naissante un paysage de collines recouvertes de champs de céréales et de tournesol, j'avais déjà en mon for intérieur commencer à émettre quelques réserves sur l'éventualité de trouver des niveaux d'eau corrects. Et bien, je n'ai pas été déçu. Arrivé sur le spot repéré, c'est bas, très bas, seuls de petits chevesnes tournent en rond à la recherche désespérée d'un ou deux insectes ayant contre toute attente échappés aux concentrations de pesticides. Bon. Pas glop. Plan B ? Plan B. Je remonte en voiture et quelques kilomètres plus loin, je tombe sur un parcours de canoés avec accélération artificielle du courant sur plusieurs bras de la rivière. Bon, il y a vingt centimètres de profondeur, certes, mais quelques zones ombragées m'inspirent. De toute façon, je n'ai pas la matinée, encore moins la journée. Grand ouf de soulagement : le premier lancé est le bon. Paf le chevesne !!!
Je le concède, il m'arrive à l'occasion d'en prendre de plus gros. Mais en arrivant sur un spot totalement méconnu, je suis déjà content d'éviter la bredouille. Un peu plus loin, sur une zone prometteuse, j'ai un coup au coeur. Un poisson monstrueux (je n'ai pas mes polarisantes, un peu d'indulgence, que diable !!!) suit à nageoires de velours ma Mepps dorée. Le record du monde de chevesne ? Nan. C'est un barbeau de compétition. Prudemment je me replie sur un secteur sans poissons susceptibles de mettre à mal mon 16/100°. Mal m'en prend car j'y perds ma cuillère connement sur la seule tige de nénuphar à 30 kilomètres alentours. Heureusement, je reprends un chevesne portion, toujours au Kopyto maison, avant de devoir quitter le secteur, repris par la contrainte horaire.
Une pêche extrêmement matinale sur un coin que je ne connaissais pas du tout et, un poil miraculeusement, une bredouille évitée de peu... Que demander de plus pour commencer la semaine, je vous le demande ?



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