De mémoire, je ne me souviens pas d'avoir vu le coin comme ça, y compris en septembre après des étés caniculaires. Or il se trouve que nous ne sommes que fin juin. Mais laissez moi vous conter une anecdote toute fraîche qui vous édifiera mieux que des grandes théories : alors que de mon pas pesant et irrégulier de sinistré de la rotule non lubrifiée, j'arpentais les rives en grommelant, j'ai soudainement remarqué un tuyau et une pompe électrique. Fichtre, me suis je écrié un peu théâtralement. Les bras m'en tombent. Le préfet n'aurait il pas interdit les prélèvements d'eau ? D'autant qu'après une brėve phase d'observation, il m'est apparu que le préleveur en question remplissait à même une remorque des fûts de 250 litres en plastique. Ce qui fait beaucoup pour un jardin d'environ vingt mėtres carrés, je trouve. Il me fallait en avoir le coeur net. J'ai donc, magie de la technologie moderne qui met le délateur à l'heure du numérique, téléphoné immédiatement à la mairie du bled auprès de laquelle j'ai pu laborieusement dialoguer avec des gens tout en remontant lentement cette chaîne d'incompétence congénitale, d'esprit étroit et de fainéantise militante qui fait toute la force de notre service public territorial...
J'ai fini par avoir en guise d'expectase la police municipale au bout du fil inexistant de mon portable et là, j'ai eu droit à un grand moment de langue de bois d'où il est ressorti que certes le préfet avait interdit des trucs par rapport à l'eau mais que les forces de l'ordre, garantes de l'unité de la République et du taux de mortalité des teenagers un peu trop bronzés au volant, devaient agir avec pondération. Après tout, les braves gens qui pompent des milliers de litres d'eau dans ce qu'il reste de rivière pour arroser leurs fleurs et leur potager voire laver leur bagnole, ce ne sont pas des chômeurs drogués agitant des casseroles afin d'instaurer la charia dans le vignoble, bordel !!!



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