samedi 31 décembre 2022

Bilan d'une année tragique

Pelé, Benoît XVI, la dignité de la fonction de président de la république française, tout ça à peine enterré définitivement, la Saint Sylvestre est là avec son cortège de nourritures trop grasses, de langues de belle-mère déployées et autres alcools prompts à vous ruiner la tuyauterie. C'est la fête obligatoire, les bonnes résolutions contraintes et l'humeur primesautière surjouée afin de bien faire voir à ses commensaux ivres morts qu'on s'en bat les roubignolles au gant de sécu du prix de l'énergie, des missiles russes et du trente-troisième variant chinois. Toutefois, pour certains losers de mon acabit, perclus de rhumatisme, atrabilaires endurcis et cultivant jalousement une sociabilité digne d'un champ de mines, le Réveillon reste digne. Il n'est que le prétexte calendaire à une introspection rétrospective tendant à établir avec minutie un bilan de cette année 2022 halieutiquement désastreuse.

Une jolie perche sortie des eaux tumultueuses d'un spot ligérien jadis propice aux cartons hivernaux.

2022... Ach grossss malheur. Sale année. Elle a commencé pour moi les deux derniers week-end de janvier ponctués de la prise de quelques belles perches euréliennes et de pin's coopératifs mais sans excès. Correct mais sans plus, dirons-nous. Le week-end de l'ouverture de la truite, privé de Maillochistan par le prologue de la sécheresse à venir, je m'en suis allé cartonner de la truite à la frontière de la Normandie. Rien de bien gros mais j'ai décroché assez lamentablement deux mastardes qui vont me laisser des regrets un bout de temps, et ce d'autant plus que je ne suis pas près de retourner traîner mes waders dans le secteur. L'ouverture carnassier fin avril n'a pas été en fanfare non plus, loin s'en faut : une bonne grosse galère pour torgnoller la douzaine de petites perches sauve-bredouille dans une rivière déjà dangereusement basse pour la saison. Mais c'est véritablement en mai que le cauchemar a pris corps... Deux sorties pour quelques perches (une de 30 cm quand même mais ça reste peu...) et un micro-chevesne, des températures trop élevées et des eaux trop basses pour espérer un miracle, une bonne douche froide pour mes ambitions déjà lilliputiennes. Juin a suivi le même chemin : deux sorties pin's avec les Kids, histoire d'aleviner le bassin d'eaux pluviales à côté de mon désormais ex-domicile et une seule en solo sur les bords de l'Yvette à Chevreuse, moustiques, cagnard et pin's au programme, la misère au pays de l'ISF bucolique...

Ah ce petit seuil béni des Dieux, bien planqué dans le vignoble... J'ai hâte de te retrouver au printemps. S'il reste de l'eau évidemment.







Les vacances scolaires ont été catastrophiques. En juillet, si l'on excepte les sorties écrevisses dans les douves productive du château du Roi de Rome (qui après vérification, n'est pas historiquement, à mon grand désarroi, Francesco Totti !!!), R.A.S à part des températures tropicales et des rivières à sec. En août, quelques bredouilles maritimes, un allez-retour trop rapide pour quelques bass salvateurs et finalement trois sorties perches et tout venant (dont deux avec les Kids) assez prolifiques malgré tout. Septembre s'est inscrit dans la continuité du marasme : quatre sorties pour au final beaucoup de pin's mais deux très jolies perches qui sauvent un peu l'affaire. En octobre, ce fut encore pire : une seule sortie sur l'Eure et sur le canal Louis XIV à un étiage record pour un gros carton de pin's avant que ma vie privée ne connaisse un couac définitif et que je change illico de région, écoeuré par la tournure des évènements qui m'ont apporté s'il en était besoin la confirmation de l'adage désabusé "un bienfait ne reste jamais impuni". Bref, je suis passé à autre chose. Sentimentalement, je veux dire, car en ce qui concerne la pêche, je suis resté abonné aux étalages de pin's jusqu'à ce que je fasse relâche fin novembre, blasé de faire systématiquement la même sortie où que j'aille. Voilà, on peut conclure sur une année particulièrement mauvaise, de loin la pire depuis que je pêche quasi-exclusivement le carnassier (25 ans à peu de choses près...) même si j'ai été limité dans mes disponibilités par beaucoup de choses dont une certaine tyrannie domestique désormais révolue. Du coup, en toute franchise, puisque l'on est entre nous et que ça ne sortira pas d'Internet, je dois avouer que l'idée de débourser cent euros et quelques demain matin pour un permis EHGO tout frais me fait par anticipation un tout petit peu mal au fondement. Mais ça, on commence à en avoir l'habitude, non ?




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